Pour régler la question de l’accès au logement, le Gouvernement mise sur l’industrialisation du secteur de la construction, entre autres actions. Hier, lors de l’ouverture du 5e Salon international de l’habitat, du logement et de la construction, associé au 1erSymposium des architectes africains, le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Moussa Bala Fofana et le Secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Logement, Momath Talla Ndao, ont décliné les ambitions de l’État dans ce cadre.
Cherté du loyer, pression foncière, difficultés d’accès à un logement…À Dakar, l’habitat est un casse-tête pour les citoyens, et les multiples efforts des gouvernements successifs n’ont pas permis de régler cette lancinante question. À l’ouverture du 5ᵉ Salon international de l’habitat, du logement et de la construction, associé au 1ᵉʳ Symposium des architectes africains (22 au 24 mai 2025), le logement a été élevé au rang de levier essentiel de développement. D’après Moussa Bala Fofana, ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, le logement génère de l’emploi, dynamise l’économie locale, structure nos villes et consolide les familles.
Au Centre de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (Cicad), le ministre a rappelé les ambitions de l’État pour permettre aux Sénégalais qui le souhaitent d’avoir un habitat décent. M. Fofana a révélé le Programme national d’accès au logement et à la rénovation urbaine (Pnalru). Cette initiative, selon lui, a pour objectif de produire des « logements abordables en propriété et en location, de revitaliser les tissus urbains dégradés, d’aménager des terrains constructibles et de déployer les infrastructures publiques indispensables à une vie urbaine de qualité». Pour le ministre Moussa Bala Fofana, la réussite du Pnalru reposera sur une mobilisation collective, unissant l’État, les collectivités territoriales, les promoteurs immobiliers, les coopératives, les entreprises du secteur et l’ensemble des citoyens.
Le Pnalru vise à produire des logements abordables, à requalifier les quartiers précaires, à promouvoir l’industrialisation des matériaux locaux et à engager une dynamique de transformation urbaine au service du bien commun. «Il s’appuie sur des partenariats publics et privés, mobilise les collectivités territoriales, les acteurs du BTP, les architectes et les citoyens. Ce programme, par son envergure, sa transversalité et sa vision à long terme, marque un tournant dans la politique de l’habitat de notre pays», a mentionné Momath Talla Ndao, Secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Logement.
Le Secrétaire d’État au Logement appelle à «rompre avec les modèles dépassés»
À Dakar comme dans les capitales régionales, le marché locatif est devenu un terrain de tension sociale, a noté Momath Talla Ndao, Secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Logement. « Le logement est aujourd’hui au cœur des préoccupations quotidiennes de nos concitoyens. Cette situation, si elle perdure, menace l’équilibre social de notre pays et compromet les objectifs de justice et d’inclusion que nous poursuivons », a-t-il alerté. M. Ndao estime qu’il est impératif de repenser nos villes. « Il nous faut rompre avec les modèles dépassés pour proposer un urbanisme inclusif, régulé, écologique et résilient », a-t-il préconisé au cours de cette rencontre axée sur le thème : « Repenser nos villes, ou comme nous l’exprimons avec simplicité et puissance dans notre langue nationale : «Am dëkkuwaay».
Le Secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Logement soutient que les villes ne doivent pas être des lieux d’exclusion ou de relégation, mais des territoires d’accueil, d’opportunités, un levier de la croissance économique. « Repenser nos villes, c’est bâtir une nouvelle ambition pour nos territoires. C’est refuser la ségrégation spatiale. C’est promouvoir la mixité sociale, l’accessibilité, la proximité des services essentiels et l’inclusion de toutes les catégories sociales, en particulier les femmes, les jeunes, les personnes en situation de handicap et les travailleurs modestes », a prôné Momath Talla Ndao.
Industrialiser la filière de la construction
Le Gouvernement impulsera l’industrialisation de la filière de la construction, en valorisant l’exploitation des ressources locales (béton, terre stabilisée, pierre, typha) et en soutenant la progression qualitative des petites et moyennes entreprises du secteur. L’annonce a été faite hier par Moussa Bala Fofana, ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, à Diamniadio, lors de l’ouverture du 5e Salon international de l’habitat, du logement et de la construction, associé au 1er Symposium des architectes africains (22 au 24 mai 2025).
«Nous déploierons un fonds de garantie robuste, des mécanismes innovants de location-vente, des dispositifs d’accompagnement dédiés aux coopératives, ainsi que des incitations fiscales attractives pour stimuler l’investissement dans le logement abordable», a-t-il déclaré. Toutefois, les autorités ont marqué leur engagement ferme quant au respect scrupuleux des normes, à la garantie d’une qualité irréprochable des ouvrages et à l’assurance d’une transparence tarifaire totale. «L’État assumera pleinement son rôle d’arbitre impartial, de régulateur vigilant, mais aussi d’acteur engagé dans la construction», a prévenu M. Fofana.
Par Babacar Guèye DIOP (textes) Photos : Assane SOW