Les niveaux d’endettement de l’Afrique, de façon globale, se sont stabilisés autour de 65 % du produit intérieur brut (PIB) et l’inflation, en baisse, avoisine 4 % en moyenne. L’annonce a été faite dans une déclaration à l’issue de la réunion du groupe des gouverneurs africains lors des Assemblées annuelles 2025 de la Banque mondiale et du FMI.
Malgré un contexte international difficile, la croissance de l’Afrique demeure résiliente, selon le Fonds monétaire international (FMI). Elle devrait s’établir à 4,2 % en 2025, chiffre identique à 2024. Une résilience soutenue par le ralentissement de l’inflation, la mise en œuvre de mesures macroéconomiques plus résolues et les réformes en cours.
D’après la déclaration conjointe faite par la Directrice générale du FMI Kristalina Georgieva et le président du groupe des gouverneurs africains, Hervé Ndoba, les niveaux d’endettement se sont stabilisés autour de 65 % du PIB et l’inflation, en baisse, avoisine 4 % en moyenne.
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« Cela étant, les facteurs de vulnérabilité demeurent importants. Dans beaucoup de pays à faible revenu (PFR), les paiements d’intérêt absorbent quelque 15 % des recettes, alors que les coûts d’emprunt élevés et la contraction de l’aide publique restreignent le financement extérieur », renseigne le document.
Ainsi, le groupe des gouverneurs africains a réaffirmé sa détermination à préserver la stabilité macroéconomique et financière. Pour y arriver, il compte faire avancer les politiques qui rehaussent les niveaux de vie par l’amélioration des services sociaux, la création d’emplois et la promotion d’une croissance durable.
La hausse de la mobilisation des ressources intérieures, une urgence pour l’Afrique
« Accroître la mobilisation des ressources intérieures demeure une priorité majeure, étayée par des réformes de la gouvernance destinées à renforcer la gestion des finances publiques, la transparence budgétaire et la responsabilité », lit-on dans la déclaration.
Pour ces deux dirigeants, la dématérialisation des systèmes fiscaux et l’élargissement de l’assiette fiscale contribueront à faire augmenter les recettes. Tandis que les mesures visant à une meilleure efficience des dépenses permettront de maximiser l’impact des deniers publics.
Ils estiment que les stratégies budgétaires à moyen terme chercheront à concilier assainissement et croissance et à dégager une marge de manœuvre pour les investissements prioritaires. Elles seront complétées par des réformes structurelles ayant pour objectifs d’encourager le développement du secteur privé, d’approfondir l’intégration commerciale et de créer des emplois.
« Il est également essentiel de renforcer la résilience face aux chocs climatiques, étant donné que les phénomènes météorologiques extrêmes réduisent déjà la production de 1 à 2 points de pourcentage chaque année dans les pays les plus vulnérables », préconisent-t-ils.
5,2 milliards de DTS à libérer en moyenne chaque année
Dans leur déclaration, la DG du FMI et le président du groupe des gouverneurs africains soulignent que la réforme du fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (fonds fiduciaire RPC), récemment approuvée, a accru la capacité du FMI à octroyer des prêts concessionnels.
Ceci, étant donné que les nouveaux engagements devraient atteindre 5,2 milliards de DTS (droits de tirage spéciaux) en moyenne (7,1 milliards de dollars) chaque année et que le FMI accorde des prêts à taux zéro à ses membres les plus pauvres.
« Le Fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité (FFRD) fournit un financement à long terme abordable pour aider les pays à relever des défis structurels, à améliorer la préparation aux pandémies et à renforcer la résilience aux changements climatiques : 26 programmes ont été approuvés à ce jour et près de la moitié en Afrique », ont-ils déclaré.
Sur ce, ils encouragent la poursuite des efforts visant à doter le fonds fiduciaire RPC et le FFRD des ressources adéquates pour répondre aux besoins croissants de la région.
Le FMI réaffirme son engagement aux côtés de ses partenaires africains
« Dans un contexte d’incertitude accrue au niveau mondial, le FMI continuera d’adapter ses instruments de prêt et ses conseils stratégiques en vue d’aider ses membres à mieux faire face à l’évolution des défis », a affirmé Mme Georgieva.
Elle rappelle ainsi que le FMI est fortement engagé aux côtés de ses partenaires africains. Il collabore avec ces nations en vue de dégager une marge de manœuvre budgétaire pour augmenter les dépenses d’infrastructure et de capital humain, de renforcer la capacité institutionnelle et la résilience et d’accélérer les progrès vers la réalisation des légitimes aspirations au développement de la région.
Il urge de relever que les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) se tiennent du 13 au 18 octobre 2025 aux Etats-Unis.
Mariama DIEME