Le Sénégal appelle à une révision des critères de notation des agences d’évaluation dont les méthodes et les pratiques renchérissent considérablement les conditions d’accès au crédit et de remboursement. C’est le plaidoyer fait par le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, lors de son allocution à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la 4e Conférence sur le financement du développement à Séville.
Le traitement de la question de la dette mérite, selon le président Bassirou Diomaye Faye, « une attention particulière ». Elle revêt pour eux, une « priorité élevée » en raison de l’impact écrasant du poids de la dette sur leurs économies.
« Le Sénégal appelle à une révision des critères de notation des agences d’évaluation dont les méthodes et les pratiques renchérissent considérablement les conditions d’accès au crédit et de remboursement. Il nous faut convenir de mécanismes de restructuration plus justes, plus diligents et plus prévisibles, avec des clauses de suspension automatique en cas de choc », a plaidé le président Diomaye.
Cette mesure prévue dans la Déclaration de Séville envoie, selon lui, un « signal positif » qu’il urge de concrétiser au titre de la mobilisation des financements pour le développement. « Quatrièmement, les programmes de financement doivent obéir aux besoins spécifiques des pays les plus vulnérables, notamment africains, des PMA, les Petits Etats Insulaires en Développement et des pays à revenu intermédiaire », a-t-il ajouté.
En plus, annonce le chef de l’État, le Sénégal appuie l’appel pour le renforcement des mécanismes de financements privés à travers des instruments innovants, tout en assurant une « régulation efficace ». Le but est pour lui, d’éviter le « greenwashing » ou « écoblanchiment » et de garantir un impact réel sur les Objectifs de développement durable (ODD).
Faciliter l’accès aux ressources concessionnelles et mixtes conséquentes aux pays africains
« Les pays africains ont également besoin d’accéder à des ressources concessionnelles et mixtes conséquentes pour financer les secteurs indispensables à leur développement, y compris les Droits de tirage spéciaux (DTS) dont le système d’allocation devrait être amélioré pour plus d’équité », a-t-il relevé.
Pour le président Diomaye, le nouvel ordre mondial auquel ils aspirent, « ne pourra voir le jour » que si l’humain et l’humanité occupent « véritablement le cœur des relations internationales ». Toutefois, cela exige de faire de certaines priorités des leviers d’action incontournables : l’investissement dans l’éducation, l’accès à la santé, le renforcement des systèmes de protection sociale, une transition climatique juste et équitable, l’autonomisation des femmes et des jeunes.
« Réaliser ce projet est à notre portée, si nous nous engageons à construire ensemble un modèle de financement du développement fondé sur la solidarité, l’inclusion et la résilience. Avec sa feuille de route claire et ambitieuse, l’Engagement de Séville pour l’action nous offre cette opportunité. Il nous revient de la saisir et d’en assurer la mise en œuvre solidaire, avec constance, détermination et responsabilité », a-t-il conclu.
Mariama DIEME