Un an après sa nomination à la tête de la Délégation générale à l’Entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (Der/Fj), Aïda Mbodj dresse un premier bilan ambitieux. Entre réorientation stratégique, ancrage territorial, inclusion financière et soutien massif à l’innovation, l’institution marque un tournant dans l’accompagnement des entrepreneurs. Dans cet entretien accordé au journal Le Soleil, elle revient sur les grandes actions menées, les défis du recouvrement, les retombées du VivaTech 2025 et les perspectives portées par le Pavie 2 dans le cadre de Vision 2050.
Vous venez de boucler une année à la tête de la Der/Fj. Quelle lecture en faites-vous ?
J’aimerais tout d’abord exprimer ma profonde gratitude à Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, Président de la République, qui m’a accordé sa confiance en me confiant les rênes de la Der/Fj du Sénégal. Je remercie également Monsieur le Premier ministre, Ousmane Sonko, pour son accompagnement constant et sa vision claire en faveur d’une transformation structurelle de notre économie. Cette année écoulée s’inscrit dans un nouveau contexte sénégalais particulièrement porteur d’espoir. Nous évoluons désormais dans le cadre de la nouvelle vision des autorités, matérialisée par le lancement du projet transformationnel Vision 2050. Cette feuille de route ambitieuse redéfinit notre approche du développement et place la jeunesse au cœur des priorités nationales. Dans ce nouveau cadre, l’ambition portée par ce projet transformationnel majeur oriente désormais l’action publique vers une souveraineté économique durable, inclusive et centrée sur la création de valeur à l’échelle territoriale. La Der/Fj, en tant qu’instrument opérationnel de financement et d’accompagnement de l’entrepreneuriat, s’aligne pleinement sur cette vision.
Cette année a également été marquée par une réorientation stratégique de nos interventions : plus de proximité (territorialisation), plus d’inclusion, plus de transparence, et un recentrage sur les filières à fort potentiel et à haute valeur ajoutée. Il s’est agi d’un chantier exigeant, mais nécessaire, pour faire de l’entrepreneuriat un véritable levier de souveraineté économique et d’épanouissement pour nos jeunes et nos femmes. D’ailleurs, à la Der, nous bénéficions pleinement de cette bonne image du Sénégal sur la scène internationale. Cette confiance renouvelée s’est traduite concrètement par la reconduction du projet Pavie, en partenariat avec l’Afd et la Bad, dans sa deuxième phase, avec un financement de 107 milliards de Fcfa. C’est là un témoignage éloquent de la crédibilité retrouvée de notre pays et de la pertinence des politiques publiques de l’administration Diomaye en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes. Cette année a donc été marquée par une consolidation de nos acquis et une ouverture vers de nouvelles perspectives, en parfait alignement avec la vision transformatrice et territorialisée de nos autorités.
Quelles sont les actions majeures que vous avez eues à poser et qui vous ont procuré le plus de satisfaction ?
Ce qui me rend particulièrement fière (en ma qualité de défenseure de la territorialisation pour avoir soutenu une thèse de troisième cycle sur le sujet), c’est la mise en œuvre d’initiatives locales et structurantes qui transforment durablement notre écosystème entrepreneurial. Le lancement de la caravane de l’entrepreneuriat (sillonnant les 14 régions du Sénégal), l’ouverture de 46 antennes départementales, ainsi que la création de D-Hubs et d’espaces de créativité dans les régions, constituent une véritable révolution dans notre approche de proximité.
Cette décentralisation ambitieuse, s’alignant avec la nouvelle Vision 2050, nous permet d’être au plus près des populations, de mieux cerner leurs besoins spécifiques et d’adapter nos solutions aux réalités socio-économiques locales. Chaque antenne devient un véritable hub d’accompagnement entrepreneurial au service du développement territorial. Toutes ces actions me procurent de la satisfaction. Elles traduisent concrètement l’impact de notre modèle d’intervention sur le terrain et témoignent de la transformation profonde que nous opérons à la Der/Fj. En une année, précisément du 4 juin 2024 au 4 juin 2025, nous avons réalisé des performances exceptionnelles qui dépassent largement nos objectifs initiaux. Les chiffres sont éloquents et reflètent la portée de notre action : nous avons touché 34 482 bénéficiaires directs, octroyé 48 802 crédits et mobilisé 27,1 milliards de Fcfa. Ces résultats quantitatifs traduisent une réalité humaine remarquable : des milliers de jeunes entrepreneurs qui ont pu concrétiser leurs rêves, créer des emplois et générer de la richesse dans leurs communautés respectives.
En corrélation avec les ambitions nationales déclinées dans le plan quinquennal 2025-2029, la Der/Fj a mobilisé 500 millions de Fcfa cette année pour soutenir les acteurs du secteur de la santé, en vue d’améliorer l’accessibilité et la qualité des produits et services. Grâce à cet appui financier, nos bénéficiaires ont pu acquérir du matériel médical de pointe, ouvrir leurs cabinets médicaux et développer des solutions innovantes et performantes. Dans ce même sillage, des financements d’un montant proche d’un milliard de Fcfa ont été octroyés à 98 pharmaciens, répartis sur l’ensemble du territoire national, y compris dans des zones reculées telles que Kerewane, Bandafassi, Boké Dialoubé et Ndiafate. Ces actions dans le domaine de la santé contribueront à la création de 500 emplois directs et à l’installation d’officines dans des localités parfois dépourvues de structures médicales. Il y a aussi le Fonds Diaspora, initié par la Der/Fj en 2025, grâce auquel 71 bénéficiaires ont reçu un financement d’un montant de 860 millions de Fcfa. Des financements ont également été mobilisés dans le secteur de la pêche, notamment pour l’acquisition de pirogues en fibre de verre. Nous avons en outre soutenu le secteur du transport avec un programme de financement de 50 taxis, pour un montant global de près de 400 millions de Fcfa.
L’achèvement de la première phase du Pavie en 2024, puis le lancement du Pavie 2, présidé par le Premier ministre, doté de 107,2 milliards de Fcfa, représente notre ambition actuelle de faire passer l’entrepreneuriat sénégalais à l’échelle supérieure. Ce programme structurant nous permet d’accompagner des projets d’envergure, de créer un écosystème favorable au développement des entreprises et de répondre aux défis de l’emploi des jeunes avec une approche systémique, inclusive et durable. Au-delà des chiffres, ce qui me satisfait le plus, ce sont les témoignages authentiques de nos bénéficiaires lors de la cérémonie de bilan que nous avons organisée. Leurs récits de transformation, leurs succès entrepreneuriaux et l’impact positif sur leurs familles et leurs communautés confirment que nous sommes sur la bonne trajectoire. Cette première année n’est que le début d’une aventure prometteuse. Nous avons posé des bases solides et impulsé une nouvelle dynamique, mais je reste convaincue que les plus belles pages de notre histoire à la Der/Fj restent à écrire. Je remercie tout le personnel de la Der/Fj.
Quelle touche pensez-vous avoir apportée à la Der/Fj ?
Il est difficile de parler de touche personnelle dans un contexte où l’on privilégie le travail d’équipe. Mais je peux partager la vision qui m’anime à la tête de la Der, laquelle s’articule autour de trois piliers fondamentaux, inspirés de mon expérience et de mes compétences. D’abord, au-delà du bon management, de la rigueur, de la connaissance du monde de l’entrepreneuriat, de l’agilité et de la compréhension de l’appareil d’État que requiert ce poste, je pense avoir apporté une approche territorialisée du développement entrepreneurial. Mes travaux de doctorat de troisième cycle sur la territorialisation m’ont convaincue que le développement ne peut être efficace que s’il est ancré dans les réalités locales.
C’est pourquoi j’ai fait le choix stratégique d’installer la Der en dehors de Dakar et de décentraliser massivement son action à travers l’ouverture de 46 antennes départementales dès 2024. Cette approche de proximité révolutionne notre façon de penser l’inclusion et permet d’accompagner les entrepreneurs pour trouver des solutions locales à des problèmes locaux. Plutôt que d’attendre que les bénéficiaires viennent à nous à Dakar, nous allons vers eux, nous analysons leurs spécificités territoriales à partir des données disponibles et nous adaptons nos solutions d’accompagnement à leurs besoins et contextes socio-économiques. Ensuite, mon expérience d’ancienne ministre des Femmes et de l’Entrepreneuriat féminin m’a permis d’insuffler une vision inclusive et sensible à la réalité familiale dans tous nos programmes d’autonomisation. Cette expertise me permet de mieux identifier les obstacles spécifiques auxquels sont confrontées les femmes entrepreneures et de concevoir des mécanismes d’accompagnement adaptés. Cette combinaison entre expertise en territorialisation et expérience pratique de l’entrepreneuriat féminin, y compris dans le financement des femmes, constitue ma signature managériale à la tête de la Der, si je peux m’exprimer ainsi.
Il se pose souvent le problème de recouvrement des financements. Quel en est le taux aujourd’hui ?
La Der/Fj fait effectivement face à des défis importants en matière de recouvrement. Lorsque j’ai pris mes fonctions le 4 juin 2024, le taux de recouvrement était très bas, et cela a été confirmé par les inspections menées par l’Inspection générale d’État (Ige), qui ont notamment relevé la suppression de la direction du recouvrement par la précédente gestion. Je confirme donc que le recouvrement pose problème, ce qui a motivé la mise en place d’une stratégie renforcée, fondée sur plusieurs leviers : la réactivation de la direction du recouvrement, le recrutement de compétences dédiées, le recours à deux avocats (Maître Bamba Cissé et Maître Alassane Cissé) pour le traitement des dossiers litigieux et la mise en œuvre de poursuites judiciaires contre les mauvais payeurs. Cette stratégie volontariste reflète l’ampleur du défi. Les financements de la Der sont accordés à un taux d’intérêt préférentiel de 5 %, sur une durée maximale de 60 mois, avec un différé de trois mois. Malgré ces conditions avantageuses, les retards et défauts de remboursement persistent. Il est inacceptable que des bénéficiaires ayant accédé à ces financements dans de telles conditions ne respectent pas leurs engagements, privant ainsi d’autres jeunes et femmes d’une opportunité de concrétiser leurs projets. Comme je l’ai récemment déclaré dans un journal : « Je n’aime pas que des gens détiennent des dettes alors que d’autres en ont besoin ». Nous mettons donc tout en œuvre pour améliorer significativement le taux de recouvrement, afin de garantir l’équité, la transparence et la pérennité de notre modèle d’intervention.
L’opération Tabaski que vous avez initiée a fait couler beaucoup d’encre. En quoi cette initiative était-elle pertinente ? S’inscrit-elle réellement dans les missions de la Der ?
Il y a effectivement eu beaucoup de débats autour de cette opération, qui s’inscrit pourtant pleinement dans les missions d’appui à l’entrepreneuriat de la Der/Fj. Permettez-moi de rappeler que la Der/Fj et le Fonstab, en partenariat avec le promoteur Harouna Gallo Bâ, ont facilité le lancement d’une opération Tabaski permettant à 5.204 bénéficiaires, essentiellement des veuves, des personnes handicapées et des individus en situation de vulnérabilité, d’accéder à des moutons à un prix abordable, avec un paiement échelonné. Cette opération s’inscrit dans notre stratégie globale de soutien à l’entrepreneuriat local.
Nous avons accompagné un entrepreneur sénégalais, Harouna Gallo Bâ, déjà soutenu par le Fonstab, en lui apportant une garantie de 300 millions de Fcfa. Grâce à cette garantie, il a pu lever des financements, contractualiser avec les bénéficiaires et proposer des conditions souples. La pertinence de cette initiative repose sur trois piliers fondamentaux : une réponse entrepreneuriale à un besoin social urgent : la Tabaski est un moment crucial du calendrier religieux et social sénégalais. Cette opération a permis de soulager les charges des ménages les plus fragiles tout en soutenant la demande; une innovation économique et sociale : comme l’a souligné notre directeur des opérations, M. Mouhamed Diagne, cette initiative renforce l’offre locale, sécurise la commercialisation pour les éleveurs et maintient des emplois dans la filière; une action pleinement conforme aux missions de la Der/Fj : au-delà du financement direct, notre mandat comprend aussi l’appui non financier, la mise en place de garanties, et le développement de mécanismes inclusifs pour favoriser l’accès aux ressources. À travers cette opération, nous avons soutenu une chaîne de valeur complète et concrétisé notre vision d’une économie solidaire et inclusive, au service des populations vulnérables comme des entrepreneurs locaux.
Récemment, vous avez accompagné des startups lors du VivaTech. Quel bilan tirez-vous de la participation sénégalaise à ce grand événement ?
Je tire un bilan très positif de notre participation à VivaTech 2025 avec la délégation LionsTech, que j’ai eu l’honneur de conduire aux côtés de nos partenaires de l’Ambassade de France et du Ministère de l’Enseignement supérieur et de l’Innovation. Notre pavillon sénégalais a connu une belle affluence dès l’ouverture, confirmant l’intérêt croissant pour l’écosystème Tech sénégalais. Nos 15 startups sélectionnées ont brillé sur la scène AfricaTech, avec des pitchs remarqués. Des entreprises telles que Eyone, Limawa, Solarbox, Quitus (nominée au prix Tech for Change), Bictorys et Anilaye ont captivé l’audience composée d’investisseurs et de partenaires internationaux. Ce qui distingue notre approche, c’est son caractère inclusif et territorial. Nous avons mis en avant un leadership féminin fort, avec une présence marquée de femmes fondatrices dans le secteur Tech.
L’exemple d’Anta Niang, fondatrice d’Anilaye venue de Mbacké, illustre parfaitement cette vision. Pour sa première expérience internationale, elle a présenté ses solutions pour l’accès à l’eau potable et suscité un intérêt concret de la part d’investisseurs. La dimension diplomatique a également été remarquable. Nous avons eu l’honneur d’accueillir Son Excellence Baye Moctar Diop, Ambassadeur du Sénégal en France, ainsi que des personnalités de haut niveau telles que Madame Rose Pola Pricemou, ministre de la République de Guinée, Dr Bosun Tijani, ministre du Numérique du Nigéria, et Son Altesse Sheikha Al Mayassa bint Hamad bin Khalifa Al Thani, Princesse du Qatar. La participation du Sénégal à VivaTech s’inscrit dans la continuité de notre programme Hec Challenge+, qui a déjà accompagné 34 projets et formé 39 porteurs de projets en deux ans. Les nombreuses rencontres B2B et l’invitation à organiser un événement dédié aux startups à Doha témoignent de l’impact international de notre écosystème d’innovation. Au-delà de ces succès immédiats, VivaTech 2025 confirme la pertinence du New Deal technologique, projet phare de Son Excellence le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Notre visite à Station F, le plus grand campus de startups d’Europe (30 programmes, 35 administrations publiques, 150 fonds de capital-risque, 600 événements par an), nous inspire profondément. Grâce à la territorialisation des actions de la Der/Fj via le développement des D-Hubs et des fablabs dans les départements et autour des villes universitaires, nous transformons déjà les talents locaux en opportunités globales. Cette approche holistique nous permet de nous aligner sur le New Deal technologique et de bâtir les entreprises solides de demain, capables de rivaliser dans l’économie 4.0 et de faire du Sénégal un hub technologique africain, inclusif, territorial et connecté au monde.
Quelles sont les perspectives de la Der ?
La Der/Fj entame une nouvelle phase de son action avec le déploiement du Pavie 2, doté de 107 milliards de Fcfa. Cette enveloppe marque un tournant dans notre mission de service public en faveur de l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes. Depuis le début de l’année 2025, la Der/Fj s’est engagée dans un processus visant à rendre son modèle d’intervention pérenne, viable et à fort impact. Cette dynamique s’inscrit pleinement dans l’agenda national de transformation Sénégal 2050. Dans cette optique, notre action se poursuivra autour des axes suivants : la poursuite de la mise en œuvre de programmes phares, tels que le Paaice, le projet Be Yes soutenu par la Mastercard Foundation pour l’accompagnement de porteurs de projets dans les métiers, ou encore le Projet de Renforcement de la Sécurité Alimentaire, en collaboration avec la coopération luxembourgeoise ; la mise en œuvre du Pavie 2, qui représente un bond qualitatif considérable par rapport à la première phase, dotée de 74 milliards de Fcfa. La structure financière du Pavie 2 est diversifiée et solide : 49 milliards de Fcfa mobilisés par la Bad via son initiative Afawa, 16 milliards de Fcfa par l’Afd, 17 milliards de Fcfa issus des banques et partenaires techniques, 25 milliards de Fcfa investis par l’État du Sénégal.
L’Afd, notre partenaire historique, concentre son appui sur des secteurs à fort potentiel : 4,3 milliards de Fcfa pour l’artisanat (garages modernes, transformation de cuirs et peaux, ateliers textiles, métiers du bois et du métal), 2 milliards de Fcfa pour le numérique et l’innovation, avec la création de hubs numériques appelés Tanière LionsTech à Dakar, au centre, au nord et au sud du pays; 2 milliards de Fcfa pour le tourisme, 2 milliards de Fcfa pour le transport, avec un programme de modernisation et le financement de 2.000 taxis, près de 4 milliards de Fcfa pour l’autonomisation économique des femmes et des jeunes. Le programme des 3.000 fermes intégrées connectées, en cours de finalisation, complète cette vision en alliant innovation technologique et savoir-faire traditionnel pour assurer notre souveraineté alimentaire.
Par ailleurs, la Der/Fj, en partenariat avec le ministère du Commerce, mettra en place un réseau de boutiques alimentaires sur l’ensemble du territoire national, pour participer à la régulation des prix des denrées de première nécessité. Enfin, avec le soutien de l’État du Sénégal et en partenariat avec le Fonds Khalifa, nous allons finaliser les travaux du Centre Mohamed Bin Zayed (Mbz) pour l’Innovation et l’Entrepreneuriat. La Der/Fj ambitionne ainsi de s’affirmer comme l’instrument de politique publique qui fait de l’entrepreneuriat un véritable ascenseur social, accessible à toutes et à tous, partout sur le territoire national.
Quelle appréciation faites-vous du dialogue sur le système politique et de ses conclusions ?
Je porte une appréciation très positive sur ce dialogue national et je salue la vision éclairée du Président Bassirou Diomaye Faye, qui a su perpétuer cette tradition sénégalaise du dialogue politique. Cette initiative présidentielle témoigne d’un leadership responsable et d’une compréhension profonde des enjeux démocratiques de notre pays. Elle s’inscrit dans une démarche inclusive, impliquant l’ensemble des forces vives de la nation : institutions républicaines, partis politiques, société civile, autorités religieuses et coutumières. Ce dialogue répond à un besoin réel de concertation pour renforcer notre cohésion nationale et consolider notre démocratie.
Il reflète une volonté partagée de dépasser les clivages partisans au profit de l’intérêt général, en conformité avec la tradition consensuelle sénégalaise. L’engagement des différentes coalitions, notamment celle de Diomaye Président, qui « tend la main à toutes les composantes », illustre une maturité politique encourageante. Cette posture de dialogue dans le respect des différences est essentielle pour bâtir des consensus durables et reflète l’esprit d’ouverture insufflé par le Chef de l’État. Pour que ce dialogue produise les résultats escomptés, il est impératif que les conclusions se traduisent par des actions concrètes, répondant aux attentes des citoyens en matière de justice sociale, d’équité, de transparence et de performance des institutions. Ce dialogue représente donc une opportunité précieuse pour notre démocratie. Il nous appartient à toutes et à tous de faire vivre cet esprit de concertation au-delà des assises, pour construire ensemble un Sénégal juste, uni et prospère.
Entretien réalisé par: Elhadji Ibrahima THIAM