Lors de son intervention, ce mardi, à l’Africa CEO Forum à Abidjan, Amadou Hott, candidat à la présidence de la Banque africaine de développement (Bad), a dévoilé sa vision ambitieuse pour moderniser les processus de la Banque, renforcer son soutien au secteur privé et maximiser les investissements dans des projets bancables.
Ce cadre chevronné, ancien ministre sénégalais, propose de transformer l’institution pour qu’elle soit plus réactive et efficace dans le financement du développement durable du continent. Lors de l’Africa CEO Forum, Amadou Hott a montré sa détermination à propulser la Banque africaine de développement (BAD) vers un avenir où elle deviendrait plus réactive et moderne. Son intervention s’est concentrée sur l’adaptation de la Banque aux défis actuels de l’économie mondiale et africaine, tout en mettant l’accent sur la nécessité d’une meilleure mobilisation des ressources, en particulier pour le secteur privé.
« Nous savons ce qui doit être fait », a-t-il déclaré avec conviction, soulignant que la Banque ne pouvait se permettre de prendre encore deux années supplémentaires pour élaborer une nouvelle stratégie. Il a insisté sur l’importance de numériser et moderniser les processus de la Banque, tout en augmentant le rapport qualité-prix et en réduisant les délais des opérations. Hott a expliqué qu’il était nécessaire de booster les opérations dans le secteur privé, notamment en développant et préparant davantage de projets bancables dans les secteurs prioritaires.
Sous sa direction, l’augmentation des opérations dans le secteur privé de la BAD de 150 % en seulement deux ans illustre l’efficacité de sa gestion. Fort de son expérience en tant que ministre sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération, M. Hott souhaite désormais étendre ces résultats à l’ensemble des secteurs de la Banque.
Il a proposé de créer une vice-présidence entièrement dédiée au secteur privé, avec pour mission de renforcer la réactivité et la mobilisation des ressources.
L’effet de levier, qu’il connaît bien pour l’avoir expérimenté au Fonds souverain du Sénégal, est au cœur de sa vision. « Lorsque j’étais au Fonds souverain du Sénégal, nous avons créé une institution avec un effet de levier de 1 pour 20 ou 1 pour 30 », a-t-il souligné. Selon lui, ce modèle pourrait être répliqué à la Banque africaine de développement pour maximiser l’impact de chaque dollar ou euro investi.
Un parcours exceptionnel
Amadou Hott est un homme d’expérience et de leadership. Candidat à la présidence de la BAD en 2025, il cumule plus de 25 ans de carrière dans le domaine de la finance du développement et de la politique économique. Titulaire de diplômes en mathématiques appliquées, en économie et en marchés financiers, il a fait ses preuves en tant que ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération du Sénégal entre 2019 et 2022, où il a joué un rôle clé dans la gestion de la stabilité économique du pays pendant la crise de la COVID-19.
Avant cela, Hott avait été le premier vice-président du Complexe de l’énergie, du changement climatique et de la croissance verte de la BAD, où il a supervisé d’importants projets de financement dans ces domaines cruciaux pour l’avenir de l’Afrique. Il a également fondé le FONSIS, le fonds souverain du Sénégal, une institution qui a su tirer parti de l’effet de levier pour générer des investissements privés en Afrique.
Au-delà de son expertise technique, Amadou Hott est reconnu pour son approche visionnaire de la finance climatique et du développement durable. En tant qu’Envoyé spécial du Président de la BAD pour l’Alliance pour les infrastructures vertes en Afrique, il a œuvré pour catalyser les investissements privés dans des projets d’infrastructures durables. Sa carrière internationale l’a également mené à représenter l’Union africaine lors de sommets internationaux, notamment au G20 et au G7, où il a été un ardent défenseur d’un siège pour l’Union africaine au G20.
Le Forum économique mondial l’a nommé Jeune leader mondial en 2012, une reconnaissance de son engagement en faveur du développement économique et de son influence croissante sur la scène internationale.
Cheikh Tidiane NDIAYE