Beaucoup de manquements portent préjudice au secteur de l’artisanat à Fatick, comme sur l’ensemble du territoire national. Face à ce casse-tête, le président régional de la Fédération nationale de l’habillement (Fenaph) a jugé nécessaire de faire appel à l’État. Ainsi, après avoir souligné les facteurs bloquants, Ibrahima Badji propose aux autorités l’octroi de parts de marché aux artisans.
FATICK – De ce qu’on peut retenir des explications du président régional de la Fédération nationale des professionnels de l’habillement (Fenaph) à Fatick, l’artisanat bat de l’aile dans cette région. Hier, Ibrahima Badji a fait un diagnostic rigoureux de la situation. D’abord, il évoque le problème du manque d’espace qui constitue d’ailleurs leur véritable casse-tête. Selon le couturier-modéliste, ce n’est pas évident de se trouver une place à cause de la cherté de la location. “Ici, c’est difficile de trouver une place. La location est très chère. Ce sont des cantines qui tournent autour de 150.000 F le mois. C’est très compliqué pour un couturier”, révèle-t-il.
Il faudrait, à son avis, aménager des places pour faciliter le travail aux artisans. Dans ce cas, M. Badji estime que la Chambre de commerce doit se rapprocher davantage des artisans pour mieux s’enquérir de leur situation. “Il y a un problème d’organisation et de synchronisation du fait du manque d’informations. L’artisanat est très mal organisé”, fait-il savoir.
En outre, si on s’en tient aux propos du formateur en habillement, le problème de l’artisanat est général. Au plan national, il y a, selon lui, beaucoup de manquements. D’où la nécessité de revoir les textes régissant la Fédération nationale des professionnels de l’habillement (Fenaph). “Il faudra retoucher les textes, changer certains aspects. D’ailleurs, on a délégué une équipe qui doit travailler en ce sens. Dès qu’on finit, les différents responsables seront convoqués pour la validation”, rappelle-t-il.
Pour redonner à la Fenaph son allure d’antan, Ibrahima Badji a annoncé des mesures consistant à relancer un certain nombre de stratégies. C’est l’exemple de la mutuelle qui jouait un rôle déterminant par le passé. Il soutient à cet effet : “La Fenaph avait sa propre mutuelle de financement, sa coopérative d’habitat et son centre de formation. Aujourd’hui, nous sommes en train de les relancer et de réfléchir à construire d’autres centres de formation, au minimum dans chaque capitale régionale.”
Faisant appel aux autorités, le président de la structure au niveau de Fatick propose des solutions au profit des artisans mais surtout de l’État. Pour lui, ce dernier devrait redonner des parts de marché aux artisans comme c’était le cas avant. “Il y a trois ans, l’État avait octroyé un marché de blouses pour les tenues uniformes scolaires. C’était un contrat qui devait durer trois ans mais qui s’est malheureusement arrêté très tôt. Or, cela permettait de faire travailler pas mal de personnes”, laisse-t-il entendre. De ce qu’il croit, le fait d’investir sur l’artisanat est aussi une autre façon de renflouer les caisses de l’État à travers les impôts payés par les artisans.
El Hadji Fodé Sarr (Correspondant)