Dans ses nouvelles politiques agricoles, le Sénégal s’engage dans le pari de l’autosuffisance en semences. Cette ambition présidentielle matérialise la volonté du pays de promouvoir la consommation locale, d’améliorer la qualité des productions agricoles et de stimuler la croissance économique ainsi que la création d’emplois. D’où l’importance de l’atelier national sur la Stratégie nationale de souveraineté semencière 2025-2034 du Sénégal, ouvert ce vendredi à Saly.
Lors du dernier Conseil des ministres, tenu le mercredi 1er octobre, le chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a instruit le gouvernement de travailler à la promotion du consommer local. Cette nouvelle politique agricole, adossée à la dynamique de la souveraineté alimentaire à l’horizon 2050, implique le développement accru de certaines filières agricoles afin de renforcer la production nationale. Le pays doit ainsi disposer d’un grenier de semences suffisamment riche et diversifié pour réduire sa dépendance aux importations.
Face à cette urgence, les acteurs de la filière semencière, sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, ont tenu ce vendredi, à Saly Portudal, l’atelier national sur la stratégie de souveraineté semencière 2025-2034 du Sénégal.
Cette retraite de trois jours (du 3 au 5 octobre), qui réunit décideurs politiques, partenaires techniques et financiers, institutions de recherche et organisations paysannes, a pour objectif de renforcer le système semencier national, de créer et de diffuser des variétés améliorées, et de favoriser une meilleure synergie des actions.
« Nous appelons les acteurs à réfléchir sur les semences de manière transversale, qu’il s’agisse des semences de grandes cultures, des céréales ou encore des semences horticoles. Le Sénégal va disposer d’un document qui servira de feuille de route pour définir les actions à mener, les ressources à mobiliser et les acteurs à impliquer afin d’atteindre cette autonomie semencière », a précisé Dr Alpha Ba, ministre secrétaire d’État chargé des Coopératives et de l’Encadrement paysan.
Avec une contribution de 15,4 % à la formation du PIB réel (ANSD, 2022), l’agriculture représente 31,7 % des emplois (OIT, 2022). Et pour améliorer ces chiffres, qui ont un impact déterminant sur la croissance économique, le Sénégal doit relever son taux d’utilisation de semences certifiées, actuellement estimé à 6 % pour les céréales et 15 % pour l’arachide et les cultures maraîchères, selon les chiffres du ministère.
Diégane DIOUF (Correspondant)