Bagoré Bathily, fondateur de la Laiterie du berger, entreprise qui commercialise la marque «Dolima», indique que le Sénégal a besoin de 400 millions de litres de lait par an pour être autosuffisant. L’une de ses recommandations, c’est l’amélioration de la race génétique des vaches.
Le Sénégal a dépensé 126 milliards de FCfa pour l’importation de lait en 2023. Après cette révélation du président de la République lors de la Journée nationale de l’élevage, le 22 février dernier, à Kaolack, Bagoré Bathily, fondateur et directeur général de la Laiterie du berger, donne des pistes pour l’atteinte de l’autosuffisance en lait. Au cours d’un dîner avec Mabouba Diagne, ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, le 28 février 2025, M. Bathily dont l’entreprise commercialise « Dolima », a expliqué que le Sénégal a besoin de produire environ 400 millions de litres de lait par an pour être autosuffisant. « Présentement, « Dolima » a besoin de 60.000 litres de lait par jour », a-t-il souligné dans un communiqué.
Au début des années 2000, Bagoré Bathily, jeune vétérinaire passionné, fait un constat : le lait importé ou reconstitué à partir de la poudre représente plus de 90 % de la consommation de lait dans les villes du Sénégal, alors que près de quatre millions de Sénégalais vivent de l’élevage et seraient à même de produire une partie importante du produit pour le marché local. Fondée en 2005, la Laiterie du berger suit une double vocation : soutenir la réalité des éleveurs et apporter aux consommateurs la saveur et les bienfaits incomparables du lait local. Pour produire 400 millions de litres de lait par an, M. Bathily estime qu’il est « extrêmement important, voire vitale, de régler un certain nombre de choses ».
Il s’agit de faire de l’amélioration génétique et de réaliser des cultures fourragères comme l’ensilage de maïs et du sorgho. De plus, il invite à encadrer et à former les éleveurs, mais également à assurer un bon suivi vétérinaire des animaux pour une bonne santé des vaches laitières. Le patron de la Laiterie du berger propose aussi la mise en place d’infrastructures de collecte de transformation du lait. « C’est bien possible de réussir ce challenge. L’Ouganda produit environ 3,5 milliards de litres de lait par an », a-t-il révélé.
Pour produire 400 millions de litres de lait, le ministre de l’Agriculture fait savoir que le Sénégal a besoin d’améliorer génétiquement pas moins de 80 000 vaches laitières qui devraient produire plus de 15 litres de lait par jour. « Une vache doit consommer près de 25 kg d’ensilage par jour pour produire suffisamment du lait », a dit Mabouba Diagne, soulignant une convergence de vue avec Bagoré Bathily. Selon lui, le Sénégal, à travers les coopératives agricoles communautaires orientées vers l’élevage, devra aménager environ 30.000 ha pour nourrir convenablement les 80.000 vaches.
Babacar Guèye DIOP