Dans le cadre de l’amélioration génétique, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Dr Mabouba Diagne, a réceptionné, samedi 8 mars, 1 250 génisses gestantes à haut potentiel laitier à la ferme agropastorale de Niague. À cette occasion, il a invité les importateurs à réserver 10 % au lait local.
La question de l’autosuffisance en lait est revenue tel un leitmotiv lors de la sixième opération d’acquisition de génisses gestantes dans le cadre d’un partenariat public-privé noué depuis 2017 entre le gouvernement du Sénégal et l’Association nationale pour l’intensification de la production laitière (Anipl). Le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage a présidé la rencontre en compagnie du président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, de Dr Alpha Bâ, ministre secrétaire d’État aux Coopératives et à l’Encadrement paysan, ainsi que de nombreux acteurs du secteur.
Dr Mabouba Diagne demeure convaincu du potentiel de notre pays pour être autosuffisant en lait. Pour ce faire, il a indiqué qu’il nous faut encore environ 400 millions de litres par an, soit un besoin de presque 80.000 vaches et 30.000 hectares pour assurer la culture fourragère et l’ensilage nécessaires. Dans la poursuite de cet objectif d’autosuffisance alimentaire inscrit en lettres d’or dans l’agenda de transformation structurelle, le ministre s’est engagé dans une dynamique incitative en lançant une invite aux importateurs de lait à davantage promouvoir la production locale. « Notre pays dépense plus de 80 milliards de FCfa par an en importations de produits laitiers. D’aucuns disent que c’est plus de 100 milliards de FCfa pour importer du lait en poudre », constate-t-il. Ce faisant, M. Diagne a demandé au secteur privé de réserver une partie de ses importations en achetant le lait local à hauteur de 10 %.
6732 génisses importées depuis 2017
Il a également pris l’engagement de saisir son collègue du Commerce pour l’application de cette directive. Le ministre n’y voit que des avantages, dans la mesure où tous les éleveurs seront intéressés et vont améliorer génétiquement leurs vaches ; ce qui va booster la production et renforcer la sécurité alimentaire. Mamadou Ba, président de l’Anipl, a abondé dans le même sens. Il dit miser sur la promotion du partenariat gagnant-gagnant avec les industriels, pour une valorisation optimale de cette production à travers l’incorporation du lait local dans les produits afin de contribuer à la structuration d’une chaîne agroalimentaire durable. Mabouba Diagne a magnifié le partenariat entre l’État et l’Anipl, qu’il qualifie de « sincère ».
« Depuis 2017, 6.732 génisses de races laitières performantes (Holstein, Montbéliarde, Normande, Jersiaise, Brune) ont été importées pour un investissement de près de 14 milliards de FCfa. Sur ce montant, l’apport des bénéficiaires est dans l’ordre de 7,5 milliards de FCfa et la subvention de l’État, 5,4 milliards de FCfa », informe la tutelle. Le ministre a pris l’engagement de soutenir l’amélioration génétique et, par ricochet, d’accompagner l’Anipl et toutes les organisations d’éleveurs. Pour résoudre définitivement les multiples problèmes auxquels l’élevage est confronté, notamment le foncier sécurisé, M. Diagne a particulièrement insisté sur le Programme national des coopératives agricoles communautaires (Cac), principal programme prioritaire du département. À cela s’ajoute sa ferme volonté d’associer en amont les acteurs de cette filière dans la conception des projets les concernant.
Mohamed DIÈNE (RUFISQUE – Correspondant)