Lors de sa tournée à Saint-Louis, le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye va visiter des projets rizicoles et unités de production agricole. Il est prévu des discussions autour de la souveraineté alimentaire que l’autosuffisance en riz aidera sans nul doute à atteindre. Dans un entretien avec « Le Soleil », le directeur général de la Saed, Alassane Bâ, a assuré que la Vallée du fleuve Sénégal compte jouer pleinement sa partition dans cette dynamique.
L’un des plus grands objectifs du Sénégal dans la quête de la souveraineté alimentaire est l’atteinte de l’autosuffisance en riz, première céréale consommée dans le pays. Le Sénégal est le deuxième plus grand pays importateur de riz de l’Afrique subsaharienne après le Nigéria. Selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), le pays a importé pour près de 347 milliards de FCfa de la céréale en 2022. Notre pays peine à produire la moitié de sa consommation en riz. Le directeur général de la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé (Saed) est persuadé qu’avec la nouvelle vision déclinée dans l’Agenda «Vision 2050», combinée avec les réformes en cours, le Sénégal peut être autosuffisant en riz. « Il s’agit certes d’importants moyens à déployer par l’Etat qui en fait aujourd’hui une priorité, mais aussi de mettre en place toute une série de réformes liées à l’environnement de l’agriculture et à notre modèle d’intervention qui devra s’adapter au contexte. Il y a également la nécessité de professionnaliser les acteurs, de les motiver, de les encadrer », a dit le Dg de la Saed.
En 2024 la production du riz paddy dans la vallée était estimée à 343.000 tonnes, malgré les pertes dues aux inondations sur des superficies estimées à 1700 ha. Un riz de qualité Les perspectives pour 2025 s’élèvent à 420.000 tonnes. « Cela veut dire que nous ambitionnons de mettre en valeur une superficie totale 76.000 ha sur les deux campagnes. Nous espérons lever toutes les contraintes liées à la livraison des périmètres, dont les travaux sont en cours, à l’eau, aux équipements de pompage et au crédit agricole notamment », a-t-il assuré. Dans la vallée du fleuve Sénégal, la culture du riz constitue l’une des activités principales. Dans la région Nord, les Assises du riz ont été organisées du 16 au 18 janvier 2025 sous la présidence du ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, Mabouba Diagne. Ce fut l’occasion pour les acteurs de la filière de faire un diagnostic de la situation et de formuler des recommandations au ministre.
Pour Alassane Bâ, « le riz de la vallée est de qualité, transformé par des unités industrielles, dont le plateau technique est relevé. Ce riz n’a rien à envier à celui importé en termes de qualité nutritionnelle et organoleptique. On peut distinguer le riz entier, celui intermédiaire et un autre brisé », dit-il. Au Sénégal, les variétés de riz les plus prisées sont le Sahel avec notamment la Sahel 108, la Sahel 177 qui est une variété aromatique, la Sahel 202 et les Nerica qui commencent à émerger grâce à la contribution de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra).
Dans cette zone le riz est cultivé deux fois dans l’année : en hivernage et en saison sèche chaude avec des rendements meilleurs en saison qu’en hivernage. « En saison sèche chaude, on a des variétés qui produisent en moyenne entre six et sept tonnes à l’hectare, avec des pics pouvant aller jusqu’à dix tonnes, alors qu’en hivernage, on constate ces dernières années des baisses de rendements autour de quatre tonnes à l’hectare. Cela est lié généralement aux problèmes phytosanitaires », a assuré Alassane Bâ.
Jeanne SAGNA (Correspondante)