Les minerais de phosphore sont l’une des filières sur lequelles le gouvernement entend s’appuyer à travers l’«Agenda 2050» pour accélérer le développement de secteurs comme l’agriculture avec la disponibilité de l’engrais. Un potentiel que l’État et le secteur privé comptent exploiter pleinement.
Les Industries chimiques du Sénégal (Ics) ont organisé récemment un séminaire de restitution du rapport « Impact sur l’Économie sénégalaise ». Le directeur général, Mama Sougoufara a profité de l’événement pour annoncer les projets en perspective dans l’objectif de contribuer à l’agenda «Vision Sénégal 2050». Il a en ligne de mire, un premier investissement de 60 milliards de FCfa. Il est destiné à la mise en place, à Mbao, d’une usine qui fera passer à 600.000 tonnes la production d’engrais et de phosphates par an contre 250.000 tonnes actuellement. Les Ics prévoient également un investissement de 240 milliards de FCfa à travers une nouvelle usine de transformation de la roche brute afin d’augmenter la production de 300.000 tonnes. « C’est pour répondre à l’appel du gouvernement afin de contribuer à la révolution agricole et à la promotion de la souveraineté alimentaire », avait annoncé Mama Sougoufara.
Présent à cette cérémonie, le directeur général de Dangote Cement et président de la Chambre des mines du Sénégal, Ousmane Mbaye, faisant le diagnostic du secteur minier, avait indiqué que le pays dispose d’importantes ressources en phosphates qui sont aujourd’hui insuffisamment valorisées. « Ainsi, la mise en place d’un pôle industriel à Matam devrait permettre au Sénégal de prétendre à la souveraineté agricole et de se positionner comme un hub agro-industriel capable d’approvisionner les pays voisins », avait-il estimé. À ses yeux, l’autre richesse à exploiter, c’est le secteur de la métallurgie. « Une autre filière extractive identifiée comme source de compétitivité économique concerne les matériaux de construction avec l’exploitation du fer de la Falémé.
En dépit de son riche potentiel, le Sénégal importe 60% de ces besoins en matériaux de construction », a dit M. Mbaye. Pour lui, la vision 2050 va axer le développement et la transformation structurelle de l’économie autour de huit pôles couvrant tout le territoire national. Ainsi, ce qui est intéressant à son avis, c’est que dans trois des huit pôles territoriaux, le secteur minier figure parmi les principaux leviers qui vont structurer le changement. » Il s’agit du pôle de Thies, qui est la première région minière du pays. Il y a le pôle Nord est avec les fertilisants à Matam et le pôle Sud Est avec le hub métallurgique », a expliqué Ousmane Mbaye.
Demba DIENG