Présidant l’ouverture des Journées nationales portes ouvertes du secteur des mines et de la géologie, jeudi, à Thiès, le ministre Birame Souleye Diop a donné des gages de transparence quant à la délivrance de titres miniers.
THIÈS – Thiès a accueilli, jeudi, la première édition des Journées nationales portes ouvertes du secteur des mines et de la géologie. Une rencontre présidée par le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, en présence des autorités locales, d’élus et de partenaires. Au-delà de la mise en valeur du potentiel minier du pays, l’événement a été conçu comme un cadre de dialogue visant à renforcer l’acceptabilité sociale des activités minières et à placer le développement durable au cœur de la gouvernance du secteur. D’entrée, le ministre Birame Souleye Diop a rappelé que les ressources minérales du Sénégal n’ont de valeur que si leur exploitation se fait dans le respect de l’environnement et des populations locales.
« En tant que représentant de l’État, je dois penser aux populations, défendre leurs intérêts tout en garantissant leur contribution au budget national », a-t-il affirmé. Tout en reconnaissant le droit légitime des investisseurs à sécuriser leurs placements, le ministre a insisté sur la nécessité d’équilibrer les impératifs économiques et les exigences sociales et environnementales. « L’investisseur a besoin de rentabiliser son investissement, mais l’environnement doit être préservé et les communautés protégées dans leurs champs, leurs cimetières ou leur élevage », a-t-il souligné. Pour garantir une gestion rigoureuse, une commission spécialisée de plus de vingt membres a été installée afin d’examiner chaque nouvelle demande ou celle de renouvellement de titre minier. Le ministre a assuré que la délivrance de titres miniers ne se fera plus sur la base de dossiers incomplets ou irréguliers.
« Les investisseurs qui se conforment à la loi et à la réglementation bénéficieront de l’accompagnement de l’administration », a-t-il ajouté, rappelant que cette directive émane directement du Président de la République et du Premier ministre. Le gouverneur de Thiès, Saer Ndao, a mis l’accent sur les tensions liées à l’exploitation des ressources naturelles, particulièrement dans sa région, considérée comme la plus grande zone minière du pays. Selon lui, la mise en place d’espaces de dialogue et d’échanges est essentielle pour désamorcer les conflits et assurer un développement inclusif. Les chiffres confirment le dynamisme du secteur. Selon Abdoulaye Diop, directeur régional de l’énergie et des mines, les recettes minières recouvrées à Thiès de janvier à septembre 2025 s’élèvent à 15,6 milliards de Fcfa, soit une hausse de 323 % par rapport à la même période en 2024. « Pour garder cette place, Thiès doit relever les défis du dialogue, de la sensibilisation et du contrôle des opérations minières », a-t-il indiqué, tout en appelant à un renforcement des moyens de la direction régionale.
De son côté, le maire de Thiès, Babacar Diop, a insisté sur l’importance d’une fiscalité plus juste et d’une redistribution équitable des richesses issues de l’exploitation minière. « La présence des entreprises est nécessaire, mais leur enrichissement ne doit pas se faire au détriment des populations locales », a-t-il averti. Le maire a exhorté l’État à garantir le respect des fonds de développement local afin que les richesses minières bénéficient réellement aux communautés.
El Hadji Mbaye Sarr DIAKHATÉ (Correspondant)