Bounkiling est l’un des départements les plus dynamiques de la région de Sédhiou. Les populations de cette localité vivent d’agriculture mais aussi de transformation de fruits et légumes. C’est dans ces optiques que des groupes et des individuels ont pu bénéficier d’appui pour améliorer leur production.
Assises au seuil de leur atelier, les femmes entrepreneures du GIE Awagna de Diacounda ne manquent jamais l’occasion d’exprimer leur satisfaction depuis la rénovation du local où elles se retrouvent au quotidien pour mener leurs activités. Toutes vêtues de leur tenue de travail, la plupart de ces transformatrices de fruits et légumes locaux ( bissap, mangue, pain de singe mad…) se sont maintenant fixées dans le village. « Il y a quelques années, la majorité d’entre nous allait à Dakar pour travailler comme bonne de maison. Mais depuis trois ans la donne a changé. Nous restons à Diacounda pour transformer les fruits et les légumes», affirme Seynabou Diédhiou présidente GIE Awagna Diacounda.
Cette activité s’est développée dans le village grâce à l’appui du projet Avenir. Avec un financement de 21 millions un bâtiment de 4 pièces a été rénové, une adduction d’eau et du courant électrique installés, des équipements et un tricycle ont été fournis. «Le début a été difficile, mais nous commençons à récolter les fruits de cet effort. La première année, nous avons obtenu 800.000 F de chiffre d’affaires, l’année suivante 850.000 F nous espérons une évolution à la troisième», confie Seynabou Diédhiou.
Pour la conservation des produits, le GIE s’est doté de deux congélateurs. Nous estimons qu’avec le solaire le coût de l’électricité allait baisser, malheureusement le courant est toujours cher. Nous souhaitons avoir une autonomie en électricité en bénéficiant d’ un autre appui pour installer des accumulateurs solaires capables de minorer notre consommation», sollicite Seynabou Diédhiou.
Un peu plus loin, dans la commune de Inor voisine, un jeune migrant de retour commence à reconstruire sa vie. Agé de 35 ans, Ansoumana Badji, n’oublie jamais ces deux années d’aventure en terre libyenne où il fut détenu dans les geôles de Tripoli pendant 8 mois. Espérant une nouvelle vie aussitôt qu’il est retourné au bercail en 2018, mais il vit dans une situation difficile. «Les gens m’ignorent. Mais j’ai tenu bon», raconte t -il.
Ansoumana multiplie alors les initiatives. L’ancien étudiant se met à exploiter une superficie de 25 sur 15 mètres tout en résistant aux moqueries et railleries dans le village. Il eut la chance d’être sélectionné par le projet Avenir, en bénéficiant d’un financement qui tourne autour de 26 millions. «j’ai pu clôturer un hectare de mes terres, obtenir une installation de canaux goute à goute et un mini château d’eau», témoigne -t-il.
Ansoumana a aussi bénéficié d’une formation sur les bonnes pratiques agricoles, en comptabilité. «Cela m’a permis de gagner environ 600.000 f et l’argent est déposé dans une banque comme apport pour un nouveau financement. le projet a changé ma vie», avoue Ansoumana à coté de ses boeufs. Pour lui, le projet Avenir lui a permis de retrouver sa dignité.
Tout de même pour les femmes maraîchères de la commune de Diaroumé, elles travaillent périodiquement dans le bloc maraicher, tirant profit de la commercialisation des produits récoltés notamment gombos, bissap et piment.
Ces activités du projet Avenir sont financées par un consortium d’organisations. Elles ont permis d’améliorer la vie des populations (jeunes et femmes ) du département de Bounkiling. Selon Latyr Diouf agent à Alliance, l’objectif est de soulager cette couche vulnérable. «Nous avons formé l’ensemble des producteurs sur les techniques de fabrication du compostage, la gestion intégrée de la fertilité des sols, la gestion intégrée de la ressource en eau mais aussi l’entretien du système d’irrigation intelligent pour atténuer le problème des femmes et des jeunes dans cette localité»,insiste M. Diouf.
Jonas Souloubany BASSENE (correspondant)