En 2025 et 2026, des innovations de taille interviennent dans la politique budgétaire du Sénégal. Après le budget vert, un budget genre est annexé, cette année, au projet de Loi de finances initiale (Lfi). Zoom sur ces instruments.
Au Sénégal, des innovations majeures sont notées en matière de gestion budgétaire. En 2025, le gouvernement a annexé à Loi de finances initiale (Lfi) un budget vert. Et en 2026, un document de budget genre accompagne le projet de Lfi. Le budget vert, par exemple, permet de mesurer l’impact environnemental de la politique budgétaire de l’État sur divers secteurs. Il est ainsi considéré comme une nouvelle classification des dépenses budgétaires selon leur impact sur l’environnement et structuré autour de quatre domaines. Il s’agit, entre autres, des enjeux et défis des changements climatiques, l’état des lieux du changement climatique au Sénégal, le rôle des ministères et les mesures et initiatives macroéconomique et budgétaire.
Il comporte plusieurs projets et programmes budgétisés. Dans le domaine de l’élevage, les projets et programmes sensibles au climat étaient crédités de 10,9 milliards FCfa en 2025. Dans celui de l’environnement, 11,5 milliards FCfa sont classés au chapitre des projets et programmes sensibles au climat. Pour les projets et programmes sensibles au climat dans le secteur de la pêche, le total général s’élève à 13 milliards FCfa. En élaborant ce document budgétaire consacré à l’environnement, le Sénégal a pris en considération plusieurs défis environnementaux, tels que la désertification, la dégradation des sols, les inondations, les changements climatiques, la détérioration de la biodiversité, la pollution des ressources en eau et leur raréfaction, la pollution de l’air et l’érosion côtière. Annexé au projet de Lfi 2026, l’élaboration du Document budgétaire genre (Dbg) 2026 intervient dans un contexte international marqué par de multiples crises et un ralentissement économique qui perdurent au moment où le Sénégal fait face à un surendettement contraignant qui engendre un déficit budgétaire handicapant. Budget genre, catalyseur social Ainsi, il vise à respecter les engagements internationaux, aux conditions de financement peu favorables et aux attentes des Sénégalais.
Dans ce contexte l’État a mis en place le Plan de redressement économique et social (Pres) en vue de mobiliser de nouvelles ressources endogènes pour retrouver définitivement les équilibres budgétaires et accélérer la progression de l’économie. Le Dbg 2026, explique le gouvernement, met en lumière une volonté politique forte pour l’intégration du genre au Sénégal tout en exposant des défis majeurs et persistants révélés par des données concrètes. Il permet d’avoir une vue panoramique sur le niveau de prise en compte des engagements sociaux du gouvernement ainsi que les résultats tangibles qui ont été obtenus à travers les bilans des réalisations et les maquettes de budgétisation sensibles au genre. Parallèlement, il met en relief les corrections nécessaires à apporter afin de résorber le gap, au regard des enjeux et défis liés à la prise en compte de la dimension genre dans l’Agenda national de Transformation (Ant) de la « Vision Sénégal 2050 », nouveau référentiel de développement économique et social du pays.
Demba DIENG

