Marches, sit-in, plaintes… le Collectif Taxawu Cayar est déterminé à obtenir la fermeture de l’usine Barna.
À peine le véhicule de transport en commun dépasse Bayakh pour Cayar, l’on est étourdi par une odeur nauséabonde de déchets de poisson. Le premier réflexe est de se boucher le nez pour les visiteurs. Les autochtones, eux, inhalent cette pollution de l’air depuis des années, sans broncher.
À Cayar, le temps frais pointe le bout du nez en ce fin du mois de novembre 2023 et les villageois sont réduits à supporter les effluves enivrants qui s’échappent de l’usine de farine de poisson « Touba protéine marine », ex-Barna. En effet, Mbawane, Keur Abdou Ndoye et Ndiokhob Guedj, trois villages de la commune, ont les atours d’un chaos social.
À l’entrée de Cayar, près de la station Edk, l’usine de farine de poisson est debout sur une terre à l’image d’un ‘no man’s land’. Les quelques masures qui l’entourent supportent douloureusement cette cohabitation depuis 2018, année d’implantation de cette infrastructure dont l’objectif est de nourrir des espèces d’aquaculture et des animaux. « Nous sommes plus que déterminés à faire partir cette usine qui pollue notre commune et menace l’activité des femmes transformatrices. Quand je suis allé à la mosquée ce matin, j’avais des problèmes de respiration à cause de la mauvaise odeur. À 3 km, je sens l’odeur nauséabonde de l’usine », engage Mor Mbengue, coordonnateur du Collectif Taxawu Cayar.
Langoureusement vautrés sur le sol en compagnie de ses camarades pêcheurs, aux abords du littoral, M. Mbengue dénonce les senteurs qui se dégagent de l’usine. « On a organisé des marches, des sit-in et on a porté plainte en octobre 2022 contre cette usine. Même si le verdict de la justice lui est favorable, nous allons continuer le combat jusqu’au départ de Barna », dénonce-t-il, voix encline d’amertume. Nous avons joint à plusieurs reprises Babacar Diallo, Directeur général de « Touba protéine marine ». Mais il n’a pas donné suite à nos demandes d’interview.
Babacar Gueye DIOP