À Kédougou dans le cadre d’une tournée qui concerne également Kaffrine et Tambacounda, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, a annoncé des rendements record pour cette région. Ils sont portés notamment par des intrants de qualité et l’augmentation du budget.
Le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, est en tournée à Kédougou, Tambacounda et Kaffrine pour s’imprégner de l’évolution des récoltes. À Kédougou, première étape de son déplacement, il a annoncé des récoltes record dans la région, portées par une distribution d’une quantité inédite de semences. « Pour cette campagne, nous avons distribué 105.000 tonnes de Npk et 120.000 tonnes d’urée. Cette année, nous allons vers des productions record », a-t-il déclaré. Le ministre a souligné que cela s’explique par un budget record pour la campagne agricole 2025, qui est de 130 milliards de FCfa, soit une augmentation nette de 10 milliards par rapport à l’année dernière. Les performances touchent également la cotonnerie. À l’en croire, avec une hausse de 60 % des rendements cotonniers, le Sénégal enregistre un record sous-régional en termes de semences améliorées et produites localement.
Dr Mabouba Diagne de souligner que le pays se place désormais devant d’autres États comme le Bénin en ce qui concerne les rendements en coton. Les chiffres produits par la Sodefitex confirment les propos du ministre puisque pour chaque hectare cultivé, le Sénégal a eu un rendement de 1259 kg/ha contre 1190kg/ha pour le Bénin. Selon les données de la Sodefitex, la production nationale est estimée à 25.000 tonnes de graines de coton, soit une hausse de 60 % comparativement à l’année dernière. Ces résultats sont le fruit d’un travail de recherche mené par l’Isra et la Sodefitex. La qualité des semences a connu une nette amélioration. Les travaux scientifiques ont permis d’obtenir une variété de coton plus résistante avec un niveau de rendement élevé.
Miser sur les semences certifiées
La tournée agricole post-récolte 2025 de la tutelle a pour objectif l’évaluation de la mise en application des recommandations de l’autorité en vue d’une autosuffisance alimentaire réelle. Cette politique, d’une portée à la fois économique et sociale, vise à encourager l’entrepreneuriat agricole, promouvoir les cultures vivrières, encourager le développement territorial et favoriser l’autonomisation des jeunes et des femmes. C’est dans cette optique que M. Diagne avait instruit les différents acteurs du monde paysan à redonner de l’espoir en permettant la renaissance des exploitations familiales agricoles. À cet effet, il a enjoint particulièrement la Sodagri, l’Isra et la Saed à assurer la disponibilité et l’accessibilité des semences améliorées. Cette initiative, pour ne pas dire ce retour aux fondamentaux de la mission première de l’agriculture, qui est de nourrir, a porté ses fruits. Prioritairement, la délégation conduite par le ministre de l’Agriculture s’est rendue dans la commune de Bembou, à la rencontre des cultivateurs du village de Taïba. Mabouba Diagne a manifesté toute sa satisfaction à cette étape devant des exploitations agricoles familiales qui s’étendent sur une superficie de 177 hectares.
Avec l’appui de partenaires techniques, tels que l’Isra, et de la Direction régionale du Développement rural (Drdr), les agriculteurs ont pu disposer à temps de semences et d’engrais de qualité. Ces intrants améliorés ont eu pour résultat de booster la production de sorgho, d’arachide et de maïs. Pour cette dernière spéculation, une partie de l’exploitation (32 hectares) a été dédiée à la production de semences à haut rendement. « Ces belles parcelles nous honorent. Elles prouvent que nos jeunes, au lieu de partir à l’aventure, ont choisi de rester dans leur terroir pour nourrir le pays. C’est exactement cet esprit que nous devons encourager », a déclaré le ministre, convaincu que le Sénégal est résolument entré dans une marque irréversible vers la souveraine alimentaire portée par les exploitations agricoles familiales. Le maire de la commune, Mady Danfakha, a confirmé les efforts consentis pour assurer la disponibilité des intrants.
Encourager les exploitations familiales
Dans sa logique d’évaluer les actions menées pour encourager les exploitations agricoles familiales, le M. Diagne s’est rendu dans les bas-fonds de Samécouta (commune de Bandafassi), à la rencontre des femmes rizicultrices. Fortes et ambitieuses, elles ont exploité une surface qui s’étend sur 45 hectares. « Ces performances confirment que nous pouvons nourrir le Sénégal par le travail et la solidarité. Ensemble, producteurs, chercheurs et autorités, nous faisons avancer notre souveraineté alimentaire », a-t-il déclaré.
D’ailleurs, il a suggéré la formation d’une coopération pour une meilleure prise en charge des questions relatives à une récolte mécanisée et à de meilleures conditions de stockage. Dans la foulée, le ministre a insisté sur la nécessité de renforcer la mécanisation de l’agriculture, surtout au profit des exploitations familiales. « L’État accompagnera les producteurs pour renforcer les équipements et les infrastructures rurales », a-t-il assuré. Dans le département de Salémata, la mécanisation et l’implantation d’infrastructures de conditionnements sont devenues une réalité grâce à l’appui technique et matériel fourni dans le cadre de la phase 2 du Programme d’Appui au Développement agricole et à l’Entrepreneuriat rural (Padaer2) et à la Sodagri.
De notre envoyé spécial à Kédougou, Assane FALL

