Aujourd’hui, beaucoup de pays africains pratiquent l’économie circulaire. Mais le développement de cette approche plus durable est souvent bloqué par le déficit de financement, le manque de programmes de renforcement de capacités et l’absence de normalisation.
ADDIS-ABÉBA – Les questions du financement des initiatives circulaires, de la formation des porteurs de projets, du respect des normes standards ont été posées de façon récurrente, hier, au deuxième jour de l’Assemblée générale de l’Alliance africaine pour l’économe circulaire (Acea). Pour Davinah Milenge Uwella, coordinatrice principale de programme à la Banque africaine de développement (Bad), le continent dispose de ressources qui pourraient être mobilisées pour le financement des innovations circulaires. « Nous avons les fonds pour les pensions de retraite, le secteur bancaire, les assurances et l’ensemble des actifs financiers. C’est une base solide pour financer l’innovation, car tant que nous ne parviendrons pas à mobiliser les financements nationaux, il nous sera difficile de capter des financements étrangers », a-t-elle estimé.
Selon elle, la Bad essaie de développer des mécanismes de financement innovants afin d’éviter que chaque pays n’agisse isolément. « Les solutions d’économie circulaire qui touchent à nos besoins quotidiens sont difficiles à financer individuellement. Elles nécessitent un écosystème de financement. C’est pourquoi la Bad, avec sa nouvelle approche axée sur le capital africain, la souveraineté financière et le développement des Petites et moyennes entreprises (Pme), s’inscrit pleinement dans cette logique », a soutenu Mme Uwella. Pour ce qui est du renforcement de capacités, des participants ont plaidé pour la valorisation des savoirs endogènes. La coordonnatrice principale de programme à la Bad est aussi d’avis que les solutions circulaires africaines sont des innovations locales, développées à partir des besoins réels du marché.
« Cette ingéniosité locale mérite d’être valorisée et mise à l’échelle. Nous devons aussi adapter les formations dans nos universités aux besoins réels du marché, car trop souvent, l’enseignement et la recherche ne sont pas alignés sur la demande économique réelle. À la Bad, nos programmes de développement des compétences visent à s’assurer que les institutions forment les jeunes africains aux métiers du marché africain », a-t-elle fait savoir. Mamadou Lamine Diamé, l’un des représentants du ministère de l’Environnement et de la Transition écologique du Sénégal à cette réunion annuelle reconnait le manque de financement des innovations circulaires.
Cela est dû, à son avis, au contexte économique difficile dans beaucoup de pays africains. « Heureusement qu’il y a des partenaires techniques et financiers prêts à accompagner les États dans la mise en place de politiques en matière d’économie circulaire. Je peux en citer la Banque africaine de développement (Bad), la Banque européenne d’investissement (Bei), le Fonds africain pour l’économie circulaire (Acef), etc. », a-t-il énuméré. Toutefois, il a souligné que les gouvernements doivent aussi faire plus d’efforts.
De notre envoyé spécial en Éthiopie, Ndiol Maka SECK