La Chambre des métiers de Fatick fonctionne avec les moyens du bord. Cependant, bien qu’elle arrive à surmonter certaines difficultés, elle connaît encore des manquements et fait face à plusieurs défis. Pour le président de la structure régionale, le renforcement du budget est la meilleure alternative pour arriver à bout de leur mission.
FATICK-En dépit de l’engagement sans faille de son président et du personnel, la Chambre des métiers de Fatick fait toutefois face à un certain nombre de difficultés. Avec 5473 artisans détenteurs d’une carte professionnelle en cours de validité et 3905 chefs d’entreprise, la structure régionale vit le manque de ressources financières qui se traduit par la faiblesse de son budget. Comme le fait savoir son président, Insa Dièye, “il y a des initiatives pour la chambre, mais malheureusement le budget ne nous permet pas de les réaliser. On veut, par exemple, organiser des journées de promotion de l’artisanat et tant d’autres choses’’. Ainsi, avec un budget fort, M. Dièye pense que la Chambre est capable de fournir des propositions de qualité avec des stands mieux équipés, des ateliers bien modernisés, des expositions attrayantes… Cependant, le budget de la structure est loin de satisfaire l’ensemble des besoins. “Ce sont les ristournes douanières qui tournent autour de 20 à 30 millions et la subvention de l’État estimée à une trentaine de millions de Fcfa qui constituent notre budget qui est à peu près de 50 millions de Fcfa’’, informe le patron de l’établissement, par ailleurs président de l’Union nationale des Chambres de métiers et vice-président du Réseau des chambres des métiers de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
À son avis, il faudrait un accompagnement financier à la Chambre pour mieux servir les populations. “On doit normalement nous doter d’un budget d’investissement plus renforcé pour accompagner les jeunes dans la formation et le renforcement de capacités’’, laisse-t-il entendre.
Alors que la seule foire organisée par la Chambre de Fatick remonte à 2017, Insa Dièye ambitionne de la tenir à nouveau, afin de montrer le savoir-faire des populations. Mais toujours est-il qu’il faut un appui financier plus conséquent.
Mise en place en 1981, la Chambre des métiers de Fatick est aujourd’hui organisée autour d’une assemblée générale composée de vingt-sept membres élus, de six compagnons et de vingt-et-un chefs d’entreprise. Ce, sur les sections que production, service et art.
En outre, pour le président de l’entreprise Dièye Diésel, il faudra assainir davantage la Chambre pour son meilleur fonctionnement. M. Dièye avance à cet effet :“On a une main d’œuvre qualifiée, mais sauf qu’elle n’est pas certifiée’’. Un constat qui soulève le débat autour de la carte professionnelle. À l’en croire, des démarches ont été entreprises dans ce sens pour que les artisans soient en règle. “Il y a un projet relatif à la certification des apprentis. C’est important d’avoir la carte professionnelle qui est une sorte d’identification’’, laisse-t-il entendre. Mieux, pour lui, le code communautaire de l’Uemoa qui réglemente le secteur doit être appliqué au Sénégal pour éviter le désordre et parfois même l’usurpation de fonction. En effet, le code en question prévoit la fermeture de l’entreprise de l’artisan qui ne s’est pas inscrit à la Chambre de métiers après deux à trois mois d’activité.
Si on s’en tient aux témoignages du secrétaire général, la Chambre des métiers de Fatick est entre de bonnes mains. D’après Abdou Diouf, la structure a connu des avancées notoires grâce à l’engagement et à la détermination de son président. M. Diouf de déclarer :“Fatick a eu la chance d’avoir le plus jeune président des Chambres des métiers au Sénégal. Il a une autre vision du développement de l’artisanat’’.
Ainsi, la structure est présente dans toute la région. Au-delà de la chambre régionale, il y a les coordinations départementales et surtout les antennes communales. Ce qui fait dire à Abdou Diouf que le président Insa Dièye a réussi le pari de l’organisation.
El hadji Fodé SARR (correspondant)