Dans un souci de transparence et de clarification, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, est revenu sur les conclusions du rapport d’audit de la Cour des comptes.
Lors d’un point de presse du gouvernement, il a mis en avant l’engagement des autorités à redresser les finances publiques et à instaurer une gestion plus rigoureuse des ressources de l’État.
Un audit global initié instruction des autorités
Dès l’entame de son intervention, Cheikh Diba a tenu à rappeler que cet exercice d’audit a été entrepris sous l’impulsion des plus hautes autorités du pays : « En effet, c’est sur instruction des plus hautes autorités que le ministère des Finances et du Budget a initié un audit global des finances publiques. Un exercice qui s’inscrit dans une volonté de clarification et de redressement, en conformité avec les principes édictés par la transparence budgétaire, loi 2012-22 du 27 décembre 2012. »
Dans ce cadre, l’Inspection Générale des Finances (IGF) a été mandatée pour examiner en profondeur la gestion budgétaire et la dette publique. Pendant plusieurs semaines, les experts ont scruté chaque engagement budgétaire et évalué les dettes contractées par l’État, afin d’établir une situation financière précise et incontestable.
Des déséquilibres budgétaires préoccupants
Le ministre a tenu à saluer le travail rigoureux et impartial accompli par les différentes institutions impliquées, notamment la Cour des comptes et l’Inspection Générale des Finances :
« Je voudrais me féliciter de la qualité du travail accompli par la Cour des comptes, qui a mené le processus de certification avec professionnalisme et impartialité. Je salue également l’engagement et l’expertise de l’Inspection Générale des Finances ainsi que des services impliqués dans l’élaboration du rapport. »
Cet exercice de transparence marque, selon lui, l’engagement du Sénégal en faveur d’une gestion responsable et efficace des ressources publiques. Il rappelle que cette démarche est non seulement un devoir envers les citoyens, mais aussi un pilier fondamental de la démocratie.
Le rapport de la Cour des comptes met en lumière des insuffisances dans les procédures et l’organisation des finances publiques sur la période 2019-2023. Des ajustements ont été opérés, notamment sur les statistiques de la dette publique et du déficit budgétaire, qui a atteint des niveaux alarmants. « Ce qu’il faut retenir, et je le répète, ce qu’il faut retenir, c’est que ce rapport est une photographie fidèle de la situation financière du pays. Il confirme et valide les constats établis par l’Inspection Générale des Finances, met en lumière des insuffisances qu’il est désormais impératif de corriger avec rigueur et détermination. » note le ministre des Finances et du Budget
Vers des réformes structurelles ambitieuses
Le ministre a notamment insisté sur la gravité du déficit budgétaire, qui s’élève à 11,1% en moyenne annuelle sur la période 2019-2023, avec une dette publique atteignant 99,67% du PIB en décembre 2023.
« Le déficit budgétaire moyen annuel de 11,1% enregistré sur la période 2019-2023, atteignant 99,67% du PIB en décembre 2023, illustre la gravité des déséquilibres financiers accumulés ces dernières années. »
Face à ces défis financiers, le gouvernement n’a d’autre choix que d’agir rapidement. Cheikh Diba a ainsi annoncé la mise en place de réformes structurelles ambitieuses visant à restaurer l’équilibre budgétaire et à garantir la soutenabilité des finances publiques.
« Mais au-delà du constat, ce moment est l’opportunité de bâtir un nouveau modèle de gestion publique. Nous nous engageons dès aujourd’hui à mettre en œuvre des réformes structurelles ambitieuses pour garantir la soutenabilité budgétaire et la prospérité de notre nation. »
Enfin, le ministre des Finances et du Budget a appelé à une responsabilité collective et une gestion plus rigoureuse des ressources nationales, soulignant que le redressement des finances publiques est un impératif économique et social.« Face à ces défis majeurs, nous n’avons qu’une seule voie : agir vite, avec responsabilité et méthode.»
Cheikh Gora DIOP et Oumar NDONGO