Le Premier ministre Ousmane Sonko a réaffirmé, mercredi, la priorité accordée par le Gouvernement au projet stratégique de construction de la ligne ferroviaire Dakar–Tambacounda. Les travaux préparatoires de cette future ligne à écartement standard, considérée comme l’une des infrastructures les plus structurantes de la vision « Sénégal 2050 », sont désormais engagés. La finalisation de cette phase est prévue en 2026.
Selon le communiqué du conseil des ministres, cette nouvelle dorsale ferroviaire contribuera à transformer durablement la mobilité nationale, à renforcer la sécurité routière, à désenclaver les régions de l’intérieur et à soutenir l’essor industriel et logistique du pays. En attendant sa mise en œuvre, la voie métrique réhabilitée continuera d’assurer la continuité du service ainsi que la préservation du savoir-faire ferroviaire national.
Interrogé en avril sur WalfTv, le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres, Yankhoba Diémé, a rappelé que ce projet avait été initialement lancé en 2017, avec un tracé de plus de 460 kilomètres, 32 rames prévues, des gares modernisées et un port sec à Tambacounda ou Kidira. Financé alors à hauteur de 1 200 milliards de F CFA en partenariat avec une entreprise turque, ce chantier n’avait pas connu l’élan attendu. Le ministre a exprimé son étonnement face au choix du précédent gouvernement d’avoir privilégié le TER, un projet de seulement 36 km pour un coût comparable.

Relancée parmi les « projets catalytiques » du nouveau gouvernement, la ligne Dakar–Tambacounda ne sera toutefois pas opérationnelle dans l’immédiat. Son exécution devrait s’étaler sur cinq à dix ans, en raison de l’ampleur des exigences techniques et financières. Le ministère mise sur une mise en œuvre progressive, incluant des livrables intermédiaires, notamment la réhabilitation de la voie métrique avant la pose des nouveaux rails à écartement standard.
Un programme de 2000 km e voies en perspective
Ce vaste chantier bénéficie d’un intérêt international. En 2021, un accord de financement avec le Canada, d’un montant de 1 965 milliards F CFA (environ trois milliards d’euros), avait été annoncé pour appuyer la construction d’une ligne à deux voies, adaptée à un poids à l’essieu de 22,5 tonnes.
La modernisation du réseau ferroviaire national s’inscrit plus largement dans un programme ambitieux de 2 000 kilomètres de voies nouvelles, présenté en février 2025 par le directeur général de la SN-CFS, Ibrahima Ba. La première phase porte sur la ligne Dakar–Tambacounda, axe vital pour les échanges vers le Mali et pour le développement économique de l’Est du pays. Ce programme, inspiré par l’expérience du TER, vise à doter le Sénégal d’un réseau ferroviaire moderne, conforme aux standards internationaux.
Considéré comme un levier essentiel de développement territorial et d’intégration économique régionale, le projet Dakar–Tambacounda suscite de grandes attentes parmi les populations. Les autorités assurent que sa réussite reposera sur une planification rigoureuse, des engagements maintenus et une exécution progressive permettant d’en mesurer les bénéfices dès les premières étapes.
Salla GUEYE

