La faiblesse des rendements agricoles, l’insuffisance des infrastructures de stockage, le vieillissement de la logistique, les faibles niveaux de fertilité des sols, l’envahissement des plans d’eau des périmètres rizicoles par le typha ; sont entre autres les maux qui freinent les objectifs de la souveraineté alimentaire au Sénégal. C’est ce qu’a souligné mardi, le Premier ministre, Ousmane Sonko, lors du Conseil interministériel sur la campagne de production agricole 2025.
Le gouvernement du Sénégal a alloué un budget de 120 milliards de FCFA pour soutenir la campagne agricole 2024-2025, avec un accent particulier sur l’amélioration de l’accessibilité des intrants agricoles. Cependant, malgré les améliorations notées dans le rendement après les récoltes, il est encore relevé que des challenges structurels et contraintes subsistent encore. Il s’agit notamment de la persistance de la faiblesse des rendements de la culture arachidière, particulièrement lors de la précédente campagne de production agricole.
Face à cela, le Premier ministre, Ousmane Sonko estime que les causes de la situation particulière de l’année précédente mérite d’être analysées. Sur ce, il a signalé entre autres défis ; l’insuffisance des infrastructures de stockage pour sécuriser la production et réduire les pertes post-récolte ; le défaut de système de contractualisation qui induit des incertitudes sur la commercialisation de la production agricole. Mais aussi, l’insuffisance et le vieillissement de la logistique pour la protection des végétaux, les contraintes d’accès au matériel agricole motorisé, les faibles niveaux de fertilité des sols, caractérisés par une acidité des terres et un déficit en phosphore et en matières organiques.
Le chef du gouvernement a également listé le manque de moyens humains et matériels des services déconcentrés du département de l’agriculture ; l’absence de mécanismes de régulation des marchés pour les produits vivriers et une organisation insuffisante des acteurs ; l’envahissement des plans d’eau des périmètres rizicoles par le typha, qui réduit la surface exploitable et la disponibilité en eau. Et en même temps, des défis significatifs pour les filières coton et anacarde en termes de financement pour la commercialisation, l’indisponibilité d’une production locale de semences de maïs hybride, contrainte majeure à l’augmentation de la productivité couplée à des difficultés d’écoulement de la production auprès des provendiers du fait de la qualité de cette production.
A ces problématiques s’ajoutent, des obstacles logistiques et commerciaux pour les filières horticoles qui limitent leur compétitivité, la non-atteinte de l’objectif d’autosuffisance de production de la banane, qui, selon lui, « nécessite juste quelques efforts supplémentaires ». Au-delà, le Premier ministre a énuméré la faible pénétration des instruments de couverture de risque sur la production agricole, notamment l’assurance et la tierce détention et l’absence de reconnaissance formelle de certaines interprofessions, source d’affaiblissement de la structure organisationnelle de ces chaînes de valeur agricoles.
Mariama DIEME