L’Office national de l’assainissement du Sénégal et son partenaire l’Agence française de développement (Afd) ont effectué, hier, une visite de terrain à l’usine de traitement des eaux usées de Mbao. Les travaux, dans le cadre de la dépollution de la baie de Hann, sont exécutés à 87%.
La dépollution de la baie de Hann constitue une priorité de l’État du Sénégal. Transformée en dépotoir depuis plusieurs années, elle est devenue une menace réelle pour l’environnement et les populations qui vivent aux alentours. Jadis un endroit paradisiaque, une des attractions de Dakar par sa beauté, la plage mythique est aujourd’hui infréquentable. L’État du Sénégal s’évertue, depuis quelques années, à redonner à cette baie son lustre d’antan. La construction de la station de traitement des eaux usées, d’une capacité de 25.000m³/jour, à Mbao, est presque terminée. Cette usine traitera les eaux industrielles avec une grande capacité à absorber des eaux usées. Selon des sources à l’Onas, elle sera l’une des stations les plus performantes en Afrique de l’ouest au regard de sa capacité de rabattement de la charge de pollution.
Hier, le directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal Seyni Diène a visité le chantier de cette usine de traitement des eaux usées en compagnie du directeur général de l’Agence française de développement (Afd), Rémy Rioux. M. Diène a rappelé que l’Afd est l’un des partenaires stratégiques du projet de dépollution de la baie de Hann, d’un montant de 124 milliards de FCfa. Il a indiqué que cette visite du directeur général de l’Afd est une preuve supplémentaire que cette structure tient à la restauration de cet écosystème dégradé à cause des rejets industriels. Le directeur général de l’Onas précise que l’Afd ne se contente pas d’injecter de l’argent. Elle accompagne aussi sa structure sur le chemin de la dépollution. C’est un modèle de partenariat qu’il faut saluer et célébrer, s’est réjoui le directeur général de l’Onas. « L’Onas s’honore de cette marque de confiance renouvelée », a-t-il déclaré.
Seyni Diène a soutenu que cette visite de terrain intervient au moment où l’horizon se dégage car le cœur du système est en plein battement. Il a ainsi révélé que le taux d’avancement des travaux de l’usine de traitement des eaux usées de Mbao est de 87 % ; 70 % pour l’intercepteur (Lot-1) ; 40 % pour le raccordement des industriels (lot-4). Le patron de l’Onas a fait savoir que ces taux montrent qu’un grand pas a été franchi. « Nous sommes conscients qu’il reste beaucoup à faire. Mais lorsque nous avons des partenaires comme l’Afd, nous trouverons toujours des solutions pour surmonter des contraintes », a-t-il déclaré. M. Diène a également fait savoir que cette visite sonne comme un suivi-évaluation qui doit rythmer le processus de mise en œuvre des projets emblématiques comme celui de la dépollution de la baie de Hann.
La mise en œuvre de ce projet semble tenir à cœur les nouveaux dirigeants du régime en place. C’est ce qui explique que le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, ait insisté sur la mise en place d’un planning de suivi des travaux lors de sa visite à la station de Mbao. La dépollution de la baie aura des impacts économiques, écologiques et sociaux. En plus des effets positifs en termes de prévention des maladies liées à la pollution des eaux et à la restauration des nurseries (sites de reproduction des poissons), sur les activités de pêche entre autres, elle transformera radicalement le cadre de vie d’un demi-million de personnes dans les zones de Hann, Thiaroye-Sur-Mer, Mbao, entre autres. Présent sur le terrain, le directeur général de l’Afd, Rémy Rioux a indiqué que leur vœu, c’est de traiter les effluents, améliorer la performance environnementale de tous ceux qui habitent autour de la baie de Hann. Évoquant l’importance de ces travaux, il a révélé que l’Afd n’est pas le seul dans le projet. Il y a également la Commission européenne, l’entreprise néerlandaise Invest International.
Samba DIAMANKA