Face à la retenue de l’aide américaine, une réflexion profonde s’impose quant à la souveraineté économique et politique du Sénégal. Il est essentiel de revoir les orientations stratégiques de notre pays, trop longtemps ancrées dans une dépendance envers les politiques américano-européennes.
Le contexte mondial démontre une montée en puissance indiscutable des nations asiatiques, notamment la Chine, le Japon et la Corée du Sud, qui se positionnent comme des moteurs incontournables du développement économique. Leur dynamisme industriel et technologique offre une véritable opportunité pour un Sénégal désireux de sortir du joug d’une dépendance historique.
Cependant, il est primordial de rappeler que ce n’est pas nous qui avons besoin d’eux, mais bien l’inverse. Toutes les matières premières essentielles à leur développement technologique et industriel sont disponibles sous nos terres. À cela s’ajoutent le pétrole et le gaz, en voie d’être exploités incessamment, qui renforceront davantage notre position stratégique sur l’échiquier économique mondial.
Les pays asiatiques ont su développer des modèles innovants, fondés sur l’investissement massif dans les infrastructures, la technologie et l’industrialisation. Une coopération stratégique renforcée avec ces nations pourrait permettre au Sénégal de poser les bases d’une économie souveraine et prospère.
Dans ce contexte, il apparaît indispensable d’en finir avec les logiques néocoloniales qui maintiennent le Sénégal dans une relation déséquilibrée avec certaines puissances occidentales. Le « jubb, jubbel, jubbanti » prôné par le président Bassirou Diomaye et le leader Ousmane Sonko appelle à une rupture franche, à travers une vision basée sur la justice économique et la transparence dans les partenariats internationaux.
Cette philosophie du renouveau doit encourager les autorités à renforcer les relations avec des partenaires asiatiques capables de soutenir des projets structurants dans les domaines de l’énergie, des transports, de la santé et de l’éducation. En suivant cette voie, le Sénégal peut espérer réduire sa vulnérabilité face aux aléas des politiques occidentales et prendre en main son destin économique.
Le temps est venu de redéfinir notre stratégie et de bâtir une coopération durable avec les nations asiatiques, mais dans une posture de force et d’équilibre, pour faire émerger un Sénégal souverain et prospère.
Par Dr Amadou Ndiaye, Directeur du Centre Hospitalier Abass Ndao