À l’ouverture de la 5e édition du Forum d’affaires et économique Türkiye-Afrique (Tabef), qui se tient les 16 et 17 octobre 2025 au Centre des Congrès d’Istanbul, les représentants de 27 pays africains ont réaffirmé leur ambition de renforcer les relations d’affaires avec Ankara. Les échanges commerciaux avec le continent devraient atteindre 22.500 milliards de FCfa en 2025.
ISTANBUL – La 5e édition du Forum d’affaires et économique Türkiye-Afrique (Tabef) s’est ouverte, avant-hier, à Istanbul, autour du thème « Renforcer les relations Türkiye-Afrique pour des gains mutuels ». Vingt-sept pays africains ont été représentés par des ministres à cette rencontre qui réunit près de 4.000 hommes d’affaires africains et turcs.
Présidant l’ouverture de la rencontre, Ömer Bolat, le ministre du Commerce de la République de Türkiye, a déclaré que le Tabef « vise à développer les relations commerciales et économiques entre la Türkiye et l’Afrique et à contribuer au développement de l’Afrique ». Parlant de l’évolution du volume des échanges commerciaux entre la Türkiye et l’Afrique, le ministre turc du Commerce a déclaré qu’il y a des développements dans le commerce, les investissements, la sous-traitance, le secteur des services, les transports et l’énergie. « Les relations entre la Turquie et l’Afrique ont connu des progrès extraordinaires dans ce domaine », a-t-il souligné.
En 2003, le commerce extérieur de la Türkiye avec l’Afrique s’élevait à 5,4 milliards de dollars. En 2024, ces échanges ont atteint 37 milliards de dollars et devraient atteindre 40 milliards de dollars cette année, a précisé M. Bolat. L’ambition de la Türkiye est de porter ces échanges à 75 milliards de dollars par an.
Le Sénégal joue la carte de l’attractivité
Représentant le Sénégal à cette rencontre, le secrétaire général du ministère de l’Industrie et du Commerce, Seydina Aboubacar Sadikh Ndiaye, a rappelé le contexte international marqué par les tensions géopolitiques, une tendance au protectionnisme et des incertitudes qui pèsent sur la stabilité et la croissance. Mais, souligne-t-il, c’est dans ces moments d’incertitude que se forment les partenariats les plus solides et les plus profitables, appelant les investisseurs africains et turcs à venir investir massivement au Sénégal. Cependant, l’option du gouvernement sénégalais, précise-t-il, c’est désormais de transformer ses ressources naturelles sur place et d’aller à l’échelle par l’industrialisation. « Nous sommes en train de travailler pour vous offrir un environnement des affaires attractif. Nous avons du pétrole et du gaz et d’autres ressources minières. Mais, pendant très longtemps, ces ressources étaient exportées de façon brute. Aujourd’hui, nous voulons changer de cap et les transformer sur place », a-t-il expliqué.
Le Sénégal veut également attirer des investisseurs dans l’industrie agroalimentaire et manufacturière et les services à forte valeur ajoutée. « Aujourd’hui, nous avons besoin de développer tout ce qui est infrastructures de stockage », a souligné M. Ndiaye, rappelant que le Sénégal a réussi à augmenter sa production horticole, mais est confronté aux pertes post-récolte, faute d’infrastructures de stockage.
Pour renforcer le partenariat Türkiye-Afrique, Seydina Aboubacar Sadikh Ndiaye insiste sur la nécessité de développer des mécanismes financiers adaptés aux besoins des Très petites et moyennes entreprises (Tpme) qui ont d’énormes difficultés pour accéder aux structures bancaires.
De nos envoyés spéciaux en Türkiye, Seydou KA et Ibrahima MBAYE