Le marché Castors de Dakar est bien approvisionné en produits. Si certains ont connu une baisse de leurs prix, d’autres restent stables. Le seul hic : les clients se font rares.
Il est 10 h 46 au marché Castors de Dakar, ce 23 juillet. La chaleur hivernale se fait sentir. Les femmes et les jeunes, pour la plupart, sont installés sur l’allée principale allant vers le marché, avec des variétés de légumes sur leurs étals : carottes, aubergines, choux, patates… tout y est. Rares sont les clients qui viennent s’approvisionner à cette heure de la journée. Ce marché, souvent bondé, est quasi vide. Certains vendeurs se tournent les pouces et spéculent encore sur le combat Siteu-Balla Gaye II. D’autres se bousculent autour des quelques rares clients présents, espérant vendre leurs produits.
Cette rareté des clients s’explique, selon Youssoupha Guèye, vendeur de légumes, par la situation actuelle du pays et la fin du mois qui approche. « Nous avons des légumes frais et, depuis la semaine dernière, les prix sont à la baisse. Le kilo de carotte, de chou et d’aubergine, qui se vendait à 1.000 FCfa, se monnaie actuellement à 700 FCfa, voire 650 FCfa. Ce sont les clients qui se font désirer, car le mois est creux et la situation économique du pays n’aide pas », a argumenté M. Guèye. À côté de lui, le jeune Amadou Wilane vend des légumes verts : oignons, persil chinois, piment vert… Ces produits indispensables dans la cuisine sénégalaise sont très accessibles au marché Castors de Dakar.
Selon ce vendeur, les prix sont abordables. « Les prix de ces condiments ont connu une légère baisse ces derniers jours, contrairement à ce qu’on a l’habitude de voir pendant l’hivernage », reconnaît-il. À quelques mètres de lui, Moustapha Diongue tient un magasin grossiste. Les saintes écritures à la main, le commerçant psalmodie quelques paroles en l’absence de clients. Entouré de sacs de riz, d’oignons et de pommes de terre, il guette avec impatience de potentiels acheteurs devant sa porte.
Selon lui, le marché est certes approvisionné, mais il le sera encore plus dans les prochains jours. « J’ai passé des commandes pour renforcer mes stocks. Le grand Magal de Touba, c’est dans quelques semaines, et on veut renforcer la disponibilité des produits. J’attends juste la fin du mois pour pouvoir écouler vite ma marchandise. Les prix n’ont pas encore changé, et leur évolution ne dépend pas de nous, mais de nos fournisseurs », a précisé ce commerçant.
À côté de lui, des jeunes déchargent un camion rempli de bidons d’huile, de sacs de riz et d’oignons. Abdou Diop surveille de très près la marchandise. Ce commerçant rassure sur la disponibilité des produits et la stabilité des prix. « Les prix n’ont pas changé, ils restent les mêmes. Nous sommes en train d’augmenter les stocks pour qu’il n’y ait pas de rupture, qui est la cause des augmentations de certains produits », a souligné Abdou Diop. Les prix de l’huile, du riz et de l’oignon – les principaux produits très prisés en ce moment – restent stables. « Le bidon de 20 litres d’huile coûte entre 17.500 et 18.000 FCfa, et le sac de riz brisé coûte dans les 26.000 FCfa», a indiqué le commerçant Abdou Diop.
Marie Bernadette SÈNE