L’adoption de l’économie circulaire par l’Afrique pourrait changer la donne pour le continent en matière d’emploi et de croissance inclusive. C’est ce qui ressort d’un communiqué de la Banque africaine de développement (BAD) publié mardi.
Chaque année, plus de 10 millions de jeunes arrivent sur le marché du travail africain, mais seulement 3,1 millions d’emplois sont créés. Avec un marché mondial de l’économie circulaire estimé à 546 milliards de dollars et un potentiel de création de 11 millions d’emplois d’ici 2030, la Banque africaine de développement (BAD) estime que l’adoption de la circularité par l’Afrique pourrait changer la donne en matière d’emploi et de croissance inclusive.
En réalité, souligne l’institution dans un communiqué rendu public le 28 octobre, l’Alliance africaine pour l’économie circulaire (ACEA), composée de 21 pays africains, dirige les efforts visant à intégrer les principes de l’économie circulaire dans les stratégies de développement du continent.
Cet instrument a pour mission de transformer la transition écologique en un levier de développement et d’intégration. Ainsi, l’assemblée annuelle 2025 de l’ACEA, organisée à Addis-Abeba du 14 au 16 octobre, a constitué une plateforme essentielle pour le dialogue, l’échange de connaissances et la création de partenariats.
Harmoniser les normes, le financement et les politiques industrielles en Afrique
Les participants ont exploré la manière d’étendre à grande échelle les modèles circulaires qui génèrent des dividendes à la fois environnementaux et économiques. La réunion a rassemblé les États membres et des représentants de 19 institutions partenaires.
Il s’agit de l’Union africaine, de l’Union européenne, de la Banque africaine de développement, de l’Organisation africaine de normalisation (ARSO) et des agences des Nations unies, telles que le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
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« Les discussions ont porté sur l’harmonisation des normes, du financement et des politiques industrielles afin de remédier à la fragmentation de l’écosystème de l’économie circulaire en Afrique », rapporte le document.
Des initiatives, telles que le Fonds africain pour l’économie circulaire (ACEF), un instrument catalytique du Groupe de la Banque africaine de développement, et le Plan d’action continental pour l’économie circulaire (CEAP) de l’Union africaine, sont déjà des moteurs de progrès, conformément à l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
La réforme de l’économie circulaire inscrite dans l’agenda du gouvernement sénégalais
Au Sénégal, le gouvernement a affirmé en décembre 2024 son intention d’intégrer l’économie circulaire dans son agenda national, dans le but de promouvoir la propreté des villes et des campagnes. Cette initiative a été confirmée par le Premier ministre, Ousmane Sonko, lors de sa Déclaration de politique générale (DPG) devant les députés à l’Assemblée nationale.
« La réforme de l’économie circulaire est inscrite dans l’agenda du gouvernement pour en faire un vecteur de propreté de nos villes et de nos campagnes », a déclaré le Premier ministre.
Selon lui, cette initiative pourrait créer de nouvelles opportunités d’emploi dans le recyclage, la gestion des déchets, et d’autres secteurs connexes, contribuant ainsi à la création d’une économie verte, inclusive et durable.
Pour rappel, le Groupe de la BAD a intégré la circularité dans sa stratégie décennale 2024-2033, la reconnaissant comme l’un des fondements d’une prospérité durable. Le nouveau programme des « quatre points cardinaux de la Banque élargir l’accès au capital, réformer les systèmes financiers, exploiter le potentiel démographique et investir dans des infrastructures résilientes », reflète la même philosophie.
Mariama DIEME


