Avec 4 % du Pib, 9 % des recettes publiques et 0,16 % de la création d’emplois, le secteur extractif a une contribution faible à l’économie nationale. C’est la conviction de Ngagne Demba Touré, directeur général de la Société des mines du Sénégal (Somisen). D’après lui, l’État est dans une dynamique d’inverser la tendance.
Le total des revenus générés par le secteur extractif pour l’année 2023 s’élève à 380,03 milliards de FCfa selon le rapport 2023 du Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Cn-Itie). Ce chiffre n’impressionne pas le directeur général de la Société des mines du Sénégal (Somisen), Ngagne Demba Touré, qui juge « faible » la contribution du secteur extractif dans l’économie nationale. Au cours de la signature de la convention entre la Somisen et l’École nationale supérieure des mines et de la géologie (Ensmg), hier, à Dakar, il a indiqué que la gestion des ressources naturelles ne profite pas suffisamment à l’économie nationale. « Le secteur extractif, c’est 4 % du Pib, 9 % des recettes publiques et 0,16 % de la création d’emploi », relève M. Touré. Pourtant, le secteur, a-t-il fait remarquer, représente près de 30 % des exportations.
Ainsi, Ngagne Demba Touré estime que l’exportation des matières premières ou des substances minérales à l’état brut enrichit les autres pays. « Lorsque vous exportez des substances minérales à l’état brut, vous exportez des emplois. C’est la raison pour laquelle la contribution du secteur extractif dans les exportations du pays dépasse le cadre des exportations, mais ne crée que 0,16 % des emplois. Les emplois et la richesse sont exportés », déplore-t-il. Une tendance que l’État compte inverser, dans les années à venir, dans le cadre d’une vision souverainiste. Cela a d’ailleurs conduit à la signature de la convention entre la Somisen et l’Ensmg.
« Cette ambition stratégique sera réalisée par un capital humain hautement qualifié qui va ainsi assurer la maîtrise des maillons essentiels de l’exploitation des ressources minières par la formation et l’innovation », a déclaré le directeur général de la Somisen. Pour le Professeur Mouhamadane Diène, directeur de l’Ensmg, cette convention sera « un pas important pour concrétiser les rapports entre les deux structures qui œuvrent dans le même domaine, c’est-à-dire les géosciences ». Le protocole porte sur quatre axes. Premièrement, il s’agira d’élaborer et de réaliser pour la Somisen des travaux relatifs à la cartographie géologique, à l’inventaire des ressources minérales, à leur valorisation avec une dimension d’enseignement, de recherche et de développement. Deuxièmement, il vise l’appui à la formation-insertion pour les étudiants de l’Ensmg et en faveur du personnel technique de la Somisen. Le troisième point porte sur le développement conjoint de programmes de recherche contractuels sur des thématiques conformes aux missions de la Somisen. Enfin, le quatrième axe portera sur la mise en œuvre de toutes formes d’activités de promotion susceptibles de valoriser les deux structures et leur personnel.
Babacar Guèye DIOP