Notoirement connue pour son hostilité à la présence des usines de farine de poisson, l’Ong Greenpeace estime que les impacts des usines de farine sont multiples. « En 2020, il y a eu 7 521 tonnes de farine et 2 069 tonnes d’huile de poisson, soit un total de 9 590 tonnes. Si on multiplie ce chiffre par 5, on a exactement la quantité de poissons utilisé soit 47 950 tonnes de poisson transformés en farine ce qui représente 10% du total de poissons débarqués au Sénégal; en 2021 avec la Covid-19, il y a eu une légère baisse des exportations pour la farine avec 5 353 tonnes de farine et 1 266 tonnes d’huile de poisson exportés pour un total de 6 619 tonnes représentant 33 095 tonnes de poissons réduits en farine et en huile de poisson; en 2022, il y a eu 9 968 tonnes de farine et 2 905 tonnes d’huile de poissons soit un total de 12 873 tonnes exportés ce qui représente 64 635 tonnes de poissons transformés en farine et huile de poisson», relève Abdoulaye Ndiaye, chargé de campagne océans à Greenpeace.
D’après lui, si on fait le total de ces 3 années, « le Sénégal a transformé en farine et huile de poisson 145 410 tonnes de son poisson (soit environ 1/3 des débarquements annuels) qui était destiné à l’alimentation de sa population et les a exportés pour aller nourrir des animaux de compagnies et d’autres poissons à travers le monde ». M. Ndiaye, qui part du postulat que « la consommation du Sénégal est d’environ 29 kg de poisson par habitant et par an » souligne que 5 014 100 personnes ont été privées de leur aliment de base qu’est le poisson, ce qui va impacter négativement dans la sécurité alimentaire de millions de Sénégalais ».
Babacar Gueye DIOP