Face à la décision du Fonds monétaire international (Fmi), l’État du Sénégal a trouvé une alternative : le marché financier. C’est dans ce sens que s’inscrit d’ailleurs le nouvel emprunt obligataire de 300 milliards de FCfa. Une initiative à double enjeu. Il s’agit non seulement de trouver les ressources pour financer ses priorités tout en jaugeant la confiance des investisseurs régionaux.
Mais de quoi s’agit-il quand on parle d’emprunt obligataire ? Dans sa définition la plus simple, un emprunt obligataire est un titre de créance, c’est-à-dire qu’il représente une dette, remboursable à une date et pour un montant fixé à l’avance, et qui rapporte un intérêt. En cours de vie, la valeur d’une obligation évolue à la hausse ou à la baisse. Il est aussi défini comme une opération financière par laquelle une entité (État, collectivité, entreprise) émet des obligations, qui sont des titres de créance, afin de lever des fonds auprès d’investisseurs. Ces investisseurs, en achetant les obligations, prêtent de l’argent à l’émetteur, qui s’engage à les rembourser, généralement avec des intérêts, à une date ultérieure. Par exemple, pour ce qui est du dernier emprunt du Sénégal, l’Ipm de la Senelec a investi 500 millions de FCfa ; Omar Cissé, patron d’Intouch, mettait 10 millions de FCfa…
Ceci montre qu’un emprunt est une façon pour une entité de s’endetter auprès du public, en vendant des « morceaux » de dette (les obligations) plutôt que de passer par un prêt bancaire traditionnel. Il est composé de l’émetteur, c’est-à-dire l’entité qui a besoin de fonds et qui émet les obligations. Il peut s’agir d’une entreprise, d’un État… Il y a ensuite l’obligation. Elle constitue le titre de créance émis par l’émetteur, représentant une fraction de la dette. Il y a ensuite l’investisseur qui est la personne ou l’entité qui achète l’obligation et prête de l’argent à l’émetteur. Vient ensuite le remboursement. C’est-à-dire l’émetteur rembourse le montant prêté (valeur nominale de l’obligation) à une date convenue, généralement avec des intérêts. Les intérêts sont aussi appelés coupon. C’est le paiement périodique (généralement annuel) que l’émetteur verse à l’investisseur en échange du prêt.
Par exemple, si le citoyen Demba investit 100.000 FCfa, chaque année il reçoit un intérêt d’un montant X, selon le taux. L’emprunt est parfois divisé en plusieurs tranches avec des taux différents. Un prêteur peut préférer mettre son argent pendant une période de trois ans au service de l’État, cette durée s’appelle maturité. Les États en proposent plusieurs pour toucher le maximum de potentiels investisseurs. Chaque tranche a son propre taux. Mais au bout de cette durée, il reçoit le montant qu’il avait injecté et les intérêts perçus annuellement. Il est aussi important de noter que ces opérations sont pilotées la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor (Dgcpt).
Elle est aidée par Invictus Capital & Finance Sa, une Société de Gestion et d’Intermédiation (arrangeur principal) et la Société Générale Sénégal (co-arrangeur). Autre aspect tout aussi important, c’est que plus la maturité est longue, plus le taux est important. Aussi, il est bon de préciser que la première tranche est très souvent prise par la banque qui arrange l’opération. Pour la présente, la Société Générale prend tout et priorise ses clients. oumar.fedior@lesoleil.sn