Ces dernières années, il y a eu beaucoup de découvertes de gaz en Afrique. Mais les compagnies rechignent de plus en plus à s’engager dans une phase de développement (exploitation). C’est le constat dressé par S&P Global, référence mondiale en analyse des marchés énergétiques.
« La fenêtre de tir de l’exploration pétrolière est en train de se refermer en Afrique », a expliqué Jennifer Jumbe de S&P Global, qui s’exprimait, mercredi 28 mai, à l’ouverture des Journées pétrole organisées par le cabinet 3M-Partners & Conseils à Dubaï. Entre autres raisons, elle cite la volatilité des prix de l’énergie et les contraintes environnementales sous la pression des militants environnementalistes.
Sans nouvelles décisionsd ’investissements, la période 2025-2027 pourrait marquer le début de la phase de déclin de la production gazière en Afrique, malgré les importants gisements découverts ces dernières années (depuis 2010, 75% des découvertes concernent le gaz). D’après Mme Jumbe, les majors se concentrent désormais dans les régions dites frontières où se trouvent les grands gisements (bassin de la Namibie) et sur les bassins mâtures (Nigeria, Angola).
En plus de disposer d’un grand potentiel, ces gisements présentent l’avantage de permettre un développement rapide.
Ainsi, Exxon Mobil s’est positionné pour avoir tous les blocs sur le bassin de la Namibie qui s’étend jusqu’en Angola.
Face à cette situation, les pays africains sont invités à échanger les bonnes pratiques en matière de négociation et de suivi des contrats de partage de production, le thème de cette 3ème édition des Journées pétrole.
En termes de fiscalité, précise Jennifer Jumbe, le Maroc et la Côte d’Ivoire ont la législation la plus attractive. D’après Gacyen Mouely, associé-gérant du cabinet 3M-Partners & Conseils, il est important d’avoir une fiscalité modulable et équilibrée pour attirer des investisseurs.
« Si vous ne prenez pas en compte les intérêts des compagnies, personne ne viendra investir chez vous », avertit-il.
Mais la fiscalité n’est pas l’unique critère que prennent en compte les compagnies. Ces dernières sont également très attentives sur le respect des contrats, la nationalisation ou encore la législation sur le contenu local, conclut M. Mouely.
Seydou KA (envoyé spécial à Dubaï)