La participation du Sénégal à l’Exposition universelle d’Osaka s’est imposée comme un succès diplomatique et économique, avec une attention particulière portée aux Petites et moyennes entreprises (Pme). Quarante d’entre elles ont pris part à l’événement, reflétant la volonté des autorités de placer ces acteurs au centre du développement national.
Depuis l’ouverture de l’Expo d’Osaka, en avril 2025, le pavillon du Sénégal attire, chaque jour, entre 25.000 et 30.000 visiteurs. Outre la présentation de l’histoire et des réalités économiques du pays, l’accent a été mis sur la promotion des Pme dans des secteurs allant de l’agriculture et l’agrobusiness au numérique en passant par les industries culturelles et créatives. Ces entreprises, sélectionnées et accompagnées par l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes entreprises (Adepme) et l’Agence sénégalaise de Promotion des Exportations (Asepex), maître d’œuvre de la participation sénégalaise, ont bénéficié d’une visibilité inédite auprès d’investisseurs japonais et internationaux. Certaines ont même eu l’opportunité de rencontrer le président de la République venu participer à la « Semaine du Sénégal » organisée en marge de la Ticad 9. Selon le secrétaire d’État au Développement des Pme-Pmi, Ibrahima Thiam, la présence du chef de l’État a renforcé le poids de la délégation sénégalaise. Selon lui, cette mobilisation présidentielle traduit la vision claire du chef de l’État concernant le rôle stratégique des Pme dans la croissance. D’ailleurs, dans son discours, lors de l’audience accordée aux Pme sénégalaises participant à l’Exposition universelle, Bassirou Diomaye Faye a rappelé son ambition de bâtir un environnement favorable aux petites entreprises, suscitant espoir et confiance auprès des entrepreneurs présents.
C’est dans cette perspective, précise M. Thiam, que le Président a annoncé l’initiative « Sunu Champion ». Le secrétaire d’État explique que ce projet vise à identifier des Pme émergentes à fort potentiel de croissance afin de les accompagner dans leur expansion pour en faire des entreprises de référence d’ici à 2050. « Contrairement à une logique de récompense des acteurs déjà établis, il s’agit de soutenir les jeunes pousses et de les aider à franchir les étapes critiques de leur développement. Le but est de constituer progressivement un noyau d’entreprises stratégiques capables de rivaliser sur la scène internationale », a précisé Ibrahima Thiam. D’après lui, cette stratégie s’appuie sur des expériences internationales, rappelant que des missions de benchmarking ont été menées au Maroc, en Afrique du Sud et au Japon pour s’imprégner des dispositifs de soutien au secteur privé de ces pays. « Partout, la leçon est la même : le financement direct intervient après la structuration, la formation et le renforcement des capacités des entrepreneurs. C’est cette logique que le Sénégal souhaite désormais appliquer à ses Pme pour bâtir une base solide et durable pour son économie », a-t-il soutenu.
Elhadji Ibrahima THIAM (Envoyé spécial à Osaka)