TAMBACOUNDA- À la suite d’une visite de prospectionet d’évaluation de la mesure interdisant l’importation de banane de la période septembre à novembre, effectuée hier dans les champs de banane de Foudou, Afia et Laboya par le Directeur général (Dg) de l’Agence de régulation des marchés (Arm), Babacar Sembène, les producteurs locaux ont réaffirmé leur engagement à approvisionner le marché national en bananes de qualité et en quantité suffisante.
En contrepartie, ils sollicitent la prolongation du gel des importations iintervenu au début du mois de septembre et qui doit s’achever à la fin du mois de novembre afin de mieux sécuriser l’écoulement de leur production.
« Nous demandons la prolongation du gel pour encore trois mois, car nous sommes capables de satisfaire le marché national », a déclaré le président du Collectif régional des producteurs de banane, de Tambacounda (Coprobat), Yaya Sall.
Pour le président du collège national des producteurs de banane du Sénégal, Mamadou Oumar Sall, si les frontières s’ouvrent beaucoup de ces paires auront du mal à écouler correctement leur produit.
Même son de cloche du côté des commerçants, qui se disent prêts à accompagner la production locale. « Nous nous engageons à respecter nos engagements et à continuer à acheter la banane locale. Nous sommes favorables au maintien du gel », a affirmé le président national des commerçants de banane, Aliou Diallo.
Bien qu’une cohabitation ait été constatée durant les deux premières semaines de mise en œuvre du gel, Le patron de la filière banane à Tambacounda, relève un impact positif sur l’écoulement de la production nationale. Celle-ci est passée de 7 000 tonnes en juillet à 12 500 tonnes en septembre. Depuis l’entrée en vigueur du gel, le 1er septembre, 23 700 tonnes ont été commercialisées jusqu’en octobre, pour des recettes estimées à 9 milliards de francs CFA.
Selon toujours, le président du Coprobat, la consommation nationale de banane était estimée l’année dernière à 102 000 tonnes. Pour cette année, la production attendue est évaluée à 112 500 tonnes, une quantité suffisante pour couvrir les besoins nationaux. Toutefois, il souligne que la principale difficulté réside dans la variation mensuelle des volumes produits, appelant à une meilleure planification afin d’éviter à la fois les pertes et les pénuries.
À l’issue des échanges, le Dg de l’Arm a salué les effets positifs du gel, qui a contribué à l’amélioration des revenus des producteurs et à la sécurisation des emplois. Au vu des résultats enregistrés et des prévisions de production, il estime que la prolongation du gel est envisageable. Toutefois, il précise que l’ensemble des données devra être analysé, rappelant que « nous avons l’obligation d’accompagner la filière, mais aussi celle d’approvisionner correctement le marché en qualité et en quantité ».
Boubacar Agna CAMARA (Correspondant)


