Les statistiques des finances publiques ont connu d’importants décalages, constate le ministre des Finances et du Budget. « Les écarts les plus importants ont été notés sur le déficit budgétaire et l’endettement », a précisé Cheikh Diba, ministre des Finances et du Budget lors de son passage à l’Assemblée nationale.
Sur ce, il a annoncé la création d’une entité d’analyse des finances publiques. Elle sera constituée par des représentants du président de l’Assemblée nationale, des députées, de la Cour des comptes, de la Direction générale de la planification et des politiques économiques (Dgppe), de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), etc.
Au chapitre des performances des régies fiscales et douanières, le gouvernement va bientôt procéder à une interopérabilité entre le Trésor public, les Impôts et domaines et les Douanes grâce à la digitalisation. « Nous allons également introduire le civisme fiscal à l’école. Cela permettra d’améliorer la capacité de mobilisation de nos recettes. Celles-ci ont augmenté de 8 % en 2024 par rapport à 2023. Mais, du point de vue des projections que nous avions faites, les objectifs n’ont pas été atteints », a expliqué M. Diba. « Nous allons mettre en place des centres de gestion agréée qui auront pour mission d’aider les opérateurs économiques à formaliser leurs activités, non pas pour les alourdir de contraintes, mais pour permettre une meilleure visibilité de leurs opérations. Ce processus vise à les intégrer dans l’économie formelle et à les encourager à contribuer à l’effort national de consolidation fiscale », a ajouté le ministre.
Meilleure gestion de la dette et de la masse salariale
Le ministre des Finances et du Budget a jugé la dette du Sénégal très élevée, voire lourde. Face à cette situation, il dit qu’il faut agir. « Le gouvernement adopte une stratégie de gestion active de la dette. Il s’agit d’un refinancement de maturités plus courtes vers des maturités plus longues. En pratique, cela implique de racheter les obligations arrivant bientôt à échéance grâce aux fonds obtenus d’un nouvel emprunt à long terme », a fait savoir Cheikh Diba. La masse salariale a également dépassé les critères de convergence de l’Uemoa. Ainsi, l’option de l’État est de limiter les recrutements aux postes urgents et de reporter les embauches moins prioritaires. Cette approche, selon le ministre, vise à préserver les finances publiques tout en assurant un fonctionnement optimal des services majeurs.
5 milliards de FCfa destinés aux victimes des manifestations
Dans le projet de budget de 2025, la somme de 5 milliards de FCfa est inscrite pour l’indemnisation des victimes des manifestations politiques préélectorales. Selon Cheikh Diba, 112 dossiers ont déjà été approuvés. Sur ce lot, « 99 dossiers ont été pris en charge pour 108 millions de FCfa à travers l’identification des dossiers les plus urgents sur le plan médical et social », précise l’argentier de l’Etat pour qui un travail minutieux doit être fait pour indemniser « chaque victime à hauteur de ce qu’elle a subi comme dommage et éviter des infiltrations ». Pour le moment, il y a 1 875 personnes identifiées. À en croire M. Diba, 250 millions de FCfa de transferts monétaires sont prévus pour ces personnes dans le Registre national unique de l’Ansd, en plus d’une prise en charge psychologique.