Finances publiques: Vers une nouvelle politique fiscale au Sénégal

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Dans un contexte économique marqué par des défis de développement et de réformes structurelles, le Premier ministre Ousmane Sonko a, lors de sa Déclaration de politique générale, annoncé une nouvelle vision pour la politique fiscale du pays, visant à améliorer l’efficacité de la collecte des recettes fiscales tout en renforçant la justice sociale. Cette politique repose sur plusieurs axes majeurs, destinés à augmenter la pression fiscale, rationaliser les dépenses fiscales et mieux cibler les exonérations, a-t-il dit.

Augmenter la pression fiscale à 20 %

Actuellement inférieure à 18 %, le taux de pression fiscale pourrait augmenter à 20 % selon les projections du chef du gouvernement. Cette mesure vise à renforcer les recettes fiscales de l’État, permettant ainsi une meilleure allocation des ressources pour les investissements dans les infrastructures, la santé et l’éducation.

Cette augmentation devra toutefois être accompagnée de réformes profondes pour éviter une pression trop forte sur les secteurs économiques vulnérables et garantir une collecte plus juste des impôts, a-t-il fait savoir.

L’un des éléments clés de cette nouvelle politique consiste à rationaliser les dépenses fiscales en réduisant les exonérations fiscales. Entre 2019 et 2022, les exonérations ont coûté au trésor public 2232 milliards de FCFA, un montant colossal qui aurait pu être utilisé pour financer des projets de développement. L’objectif est de mieux cibler ces exonérations afin de réduire leur impact budgétaire tout en augmentant les marges budgétaires disponibles pour d’autres investissements prioritaires.

Révision des exonérations fiscales

Face aux députés, ce vendredi, le Premier ministre a également annoncé qu’une évaluation approfondie de l’impact économique et social des avantages fiscaux sera réalisée. L’objectif est de mesurer leur efficacité et de vérifier si les exonérations accordées à certains secteurs ou entreprises ont réellement conduit à des résultats positifs pour l’économie nationale. Il s’agira de s’assurer que les avantages fiscaux contribuent réellement à la croissance économique et à la création d’emplois, et non à des dérives qui pourraient profiter à des secteurs privilégiés au détriment du bien-être collectif.

Le Premier ministre a également proposé la réalisation d’un audit exhaustif des mesures fiscales en place, dans le but de dresser une nouvelle matrice des mesures dérogatoires d’ici décembre 2025. Cet audit permettra de dresser un état des lieux précis de la situation fiscale du pays et de faire un état des lieux sur les mesures fiscales existantes, afin d’identifier celles qui nécessitent des ajustements.

Le chef du gouvernement a enfin fait savoir que  ertaines exonérations, notamment celles concernant l’impôt sur les sociétés de cimenterie, l’impôt sur le revenu et la tranche sociale des livraisons d’eau et d’électricité, seront révisées. Le but, selon lui, est de rationaliser ces exonérations et de cibler davantage les ménages défavorisés qui en ont besoin, tout en limitant les effets de ces exonérations sur les finances publiques.

 

 

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