En ouvrant l’atelier national sur l’évaluation des codes pétrolier, gazier et minier, ce mardi 5 août, le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop, a fixé le cap d’une gouvernance nouvelle. Il appelle à refonder en profondeur le cadre juridique du secteur, dans un esprit de souveraineté, de justice sociale et de partenariat équilibré.
Le gouvernement veut écrire une nouvelle page de l’histoire de son secteur extractif. En effet, hier mardi, à l’ouverture de l’atelier stratégique dédié à l’évaluation des codes pétrolier, gazier et minier, le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop, a affiché une volonté claire : celle de refonder le cadre juridique du secteur pour garantir à l’État la pleine maîtrise de ses ressources et mieux en partager les bénéfices avec les populations. « Aujourd’hui, nous sommes réunis pour engager une réflexion lucide et ouverte sur les principaux instruments juridiques qui encadrent l’exploitation de nos ressources extractives », a-t-il déclaré, appelant à une approche collective, stratégique et ancrée dans les réalités du pays.
Refonder plutôt que réviser
Cette réforme, a-t-il précisé, s’inscrit dans la vision du chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, et du Premier ministre, Ousmane Sonko, qui entendent faire des ressources naturelles un levier de souveraineté, de prospérité partagée et de transformation sociale. « Il s’agit d’instaurer la souveraineté de l’État sur ses ressources pétrolières, gazières et minières, mais aussi d’optimiser et de partager équitablement les revenus issus de leur exploitation », a martelé Birame Soulèye Diop, tout en insistant sur la nécessité de protéger les communautés locales impactées.
Le ministre rejette toute approche superficielle ou technocratique. Il invite à repenser en profondeur l’architecture juridique, non seulement pour renforcer l’attractivité du Sénégal auprès des investisseurs responsables, mais aussi pour assurer un meilleur ancrage local des bénéfices. « Cette évaluation n’est pas seulement technique. Elle est stratégique et sociale. Parce qu’une loi n’est pas seulement un texte juridique : c’est une vision, mais aussi une promesse », a-t-il affirmé. Dans cette logique, l’atelier national est présenté comme un temps fort de co-construction, réunissant autorités publiques, société civile, collectivités, partenaires techniques et privés. «Il nous faut sortir de nos bulles, de nos certitudes, pour remettre tout à plat, discuter», a-t-il lancé, appelant à dépasser les intérêts sectoriels au profit d’un nouveau contrat social autour des ressources.
Le ministre a, par ailleurs, rappelé que les ressources naturelles du pays appartiennent au peuple, en vertu de l’article 25.1 de la Constitution. «Nous ne pouvons plus accepter que les richesses de notre sous-sol échappent totalement à notre peuple», a-t-il insisté. En effet, a-t-il poursuivi, chaque baril extrait, chaque gramme de minerai transformé, chaque molécule de gaz valorisée doit porter la dignité de notre nation. « Il doit soutenir nos écoles, soigner nos malades, créer des emplois pour notre jeunesse, irriguer nos territoires », a-t-il soutenu.
Le nouveau cadre juridique devra être robuste, équitable et lisible, capable d’assurer une exploitation optimale des ressources, tout en offrant la stabilité nécessaire à des partenariats équilibrés. « Nous voulons un cadre légal adapté à la défense de tous les intérêts », a-t-il ajouté. Par le biais de cet atelier, le gouvernement entend refonder la gouvernance des ressources extractives pour «qu’elle soit enfin à la hauteur des aspirations du peuple sénégalais».
Pathé NIANG