À l’initiative de l’Agence de développement local (Adl) et de plusieurs investisseurs, une rencontre a été organisée, hier à Dakar, sur le thème «Leadership féminin et gouvernance territoriale : catalyseurs d’un développement local inclusif et stratégique à l’ère des pôles territoires au Sénégal». Cette journée de réflexion a permis aux différents acteurs de se pencher sur le financement des femmes, pour permettre leur autonomisation et leur intégration dans les instances locales de décision.
Des investisseurs ont organisé une rencontre avec les autorités locales, pour discuter du rôle des femmes dans le développement des collectivités territoriales. Cet atelier d’échange et de partage qui s’est tenu, hier à Dakar, a porté sur le thème «Leadership féminin et gouvernance territoriale : catalyseur d’un développement local inclusif à l’ère des pôles territoires au Sénégal». La rencontre a pour but d’établir un pont entre les investisseurs et les autorités déconcentrées pour placer les initiatives de développement économique des femmes au cœur des activités des collectivités territoriales.
Diamé Signaté, directeur général de l’Agence de développement local (Adl), pense que la promotion du leadership féminin, sur le plan local, participe à renforcer la gouvernance de proximité, tout en garantissant l’inclusion. De son avis, le leadership féminin, trop souvent exploité dans nos structures locales, constitue un levier puissant pour transformer les territoires. «Les femmes incarnent une gouvernance plus sensible, participative et connectée aux réalités du quotidien. Il est donc nécessaire d’installer des unités semi-industrielles de transformation, afin de contribuer activement à l’autonomisation des femmes dans nos collectivités», a-t-il renseigné.
Cette rencontre, synonyme d’un cadre de dialogue et de partage fécond, a permis de recentrer la place de la femme dans les problématiques et dynamiques du développement territorial. Cette initiative vise à intégrer pleinement les femmes, non pas comme des bénéficiaires passives, mais comme actrices de premier plan et des leviers stratégiques de développement économique. Ainsi, selon les acteurs, il ne s’agit pas de faire du leadership féminin un simple combat symbolique, mais de participer à l’accession des femmes aux instances de décisions locales, pour améliorer la qualité de la gouvernance.
«Nous pensons que la gouvernance locale ne peut réussir sans une refonte profonde de l’architecture démocratique territoriale, incluant la parité. Notre mission est de former, d’accompagner et d’encadrer les maires et élus locaux, afin qu’ils puissent maximiser l’accès aux ressources pour appuyer les initiatives féminines», a fait savoir Maïssa Lo, expert financier, par ailleurs fondateur du Think Tank Mai. Pour lui, la gouvernance locale féminisée est un choix stratégique de civilisation, un pari sur l’intelligence collective, sur la transformation sociale, une garantie de stabilité et des performances économiques durables. Pour matérialiser cette initiative, a-t-il précisé, «les maires doivent s’informer sur les types de financement national qui existent, en travaillant de connivence avec l’État central».
Issa Diouf, directeur général de la structure de consultance Axum Partners a souligné que les femmes doivent être au cœur du développement local. Il a ainsi plaidé pour le renforcement de capacités des femmes, dans plusieurs domaines, afin de concrétiser leur autonomisation et leur résilience.
Bada MBATHIE