Face aux investisseurs, Serigne Guèye Diop, ministre de l’Industrie et du Commerce, a exposé les fondations d’une « nouvelle ère industrielle » pour le Sénégal. Elle repose principalement sur des filières essentielles telles les hydrocarbures, les industries extractives, l’agriculture, l’agroalimentaire, etc.
Le Sénégal change de paradigme industriel. Lors du panel sur la nouvelle politique, tenu en marge du Forum « Invest in Sénégal », le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, a exposé la stratégie nationale de transformation économique. Devant un auditoire composé d’investisseurs, de partenaires et de représentants institutionnels, il a détaillé la vision du gouvernement, celle de replacer l’industrie au cœur du développement national. « On s’est rendu compte qu’entre 2014 et aujourd’hui, l’industrialisation n’a pas bougé ». Il estime que la tertiarisation de l’économie sénégalaise a freiné la construction d’une base productive solide. Mais, après cette phase, il estime que le gouvernement entend désormais inverser cette tendance. « Nous avons mis en place des diagnostics et nous avons maintenant une vision unique et des projets», a-t-il expliqué.
Poursuivant, il a indiqué qu’ils ont « mis en place des diagnostics et nous avons maintenant une vision unique et des projets», a-t-il expliqué. L’autre volet essentiel, selon l’autorité, concerne les matériaux de construction et la métallurgie. Il considère que grâce aux ressources minières nationales et aux partenariats conclus avec des pays voisins comme la Guinée et la Sierra Leone, le Sénégal veut devenir un « hub de la sidérurgie et de la métallurgie en Afrique de l’Ouest ». « Le fer est la base de la révolution industrielle. Le Sénégal va, pour la première fois, avoir l’occasion de produire son propre fer, son aluminium, et fabriquer ses engins, ses tracteurs, voire ses avions », a estimé Serigne Guèye Diop.
Pour ce qui est de l’agroalimentaire, le ministre estime que c’est le maillon essentiel pour assurer la souveraineté économique. Car, à ses yeux, on ne peut pas développer l’agriculture sans développer l’agroalimentaire. Ainsi, il a appelé à conclure des accords d’investissement dans ce secteur stratégique « pour valoriser les productions locales et réduire la dépendance extérieure. ». D’après lui, cette politique marque une rupture. « Ce n’est pas le Sénégal émergent, c’est le Sénégal qui se transforme ». Et pour réussir, il estime que «deux choses sont indispensables : l’investissement financier et le transfert de savoir-faire technologique».
Demba DIENG et Pathé NIANG