Dans le cadre du projet d’implantation d’une cimenterie, par l’entreprise Sencim-Compagny, l’adjoint au préfet du département de Rufisque, Modou Samb, a présidé, ce jeudi 28 août, l’audience publique, au port minéralier et vraquier de Bargny-Sendou, périmètre devant abriter ce site. Malgré l’opposition de quelques-uns, côté Bargnois, la majorité est favorable pour son implantation.
RUFISQUE – L’audience publique sur l’étude d’impact environnemental et social (Eies) du projet de Sencim a été conduite par l’adjoint au préfet de Rufisque, Modou Samb. Cette activité régie par le Code de l’environnement, en son article 25, a vu la participation du porteur du projet, du cabinet qui a réalisé l’étude, du député Saliou Ndione, des autorités municipales, coutumières et associatives des communes de Bargny et Sendou. Ces deux localités vont abriter la cimenterie qui dispose de 6 ha.
Certaines associations environnementales de Bargny, peu favorables au projet, ont opté pour la politique de la chaise vide. À la suite des exposés du cabinet, mais aussi du porteur des projets, divers avis ont été livrés par les populations des deux communes impactées. Sur les 19 intervenants, deux (côté Bargny) ont manifesté leur opposition en opposant leur véto. Le député Saliou Ndione, hostile, s’est dit préoccupé par les risques d’accroissement de la pollution à Bargny, avec l’effet cumulé de la Sococim, de la Centrale à charbon, et des autres installations du port. « À Bargny, nous craignons pour notre santé, il y a beaucoup d’entreprises polluantes.
Les compensations en Responsabilité sociétale d’entreprise (Rse) ne sont rien, par rapport aux conséquences négatives sur l’environnement et la santé des riverains », a-t-il défendu. Sencim ne sera pas Sococim bis Contrairement aux populations de Bargny, qui nourrissent des craintes, celles de Sendou demeurent favorables à cette installation (14 sur les 17 personnes qui ont validé ce projet viennent de cette localité). « Ils ont jugé que ces impacts négatifs peuvent être jugulés, et sont minimes par rapport aux impacts positifs, aux gains qu’ils pourraient avoir, avec l’installation de l’usine dans leur localité », rapporte l’adjoint au préfet. Toutefois, ces communautés ont invité l’entreprise Sencim Compagny au respect des engagements en termes de Rse.
Amar Ly, directeur du projet Sencim cimenterie, qui va s’installer au niveau du port minéralier et vraquier du Sénégal, estime que l’Eies a été faite de manière rigoureuse. « Le rapport a fait l’objet de plusieurs rejets, et sur cette base-là, un plan d’actions a été mis en œuvre, et des corrections ont été apportées, de sorte à pouvoir se mettre à niveau par rapport à la réglementation », précise-t-il. Par rapport aux inquiétudes des Bargnois, M. Sy rassure que le projet, qui sera mis en place, n’a rien à voir avec les cimenteries classiques. « Nous allons mettre en place un broyeur avec un mélange d’ingrédients, pour obtenir le ciment et une ensacheuse », explique-t-il. Amar Ly précise que la nouvelle cimenterie ne dispose pas de four, ni de carrière et que le clinker (constituant du ciment) est importé par des navires, à partir du port, et acheminé jusqu’à l’usine, à travers un dispositif hermétique.
La cimenterie n’attend que l’attestation de conformité, pour procéder au démarrage des travaux de son installation, au sein du port minéralier et vraquier de Bargny-Sendou.
Mohamed DIENE (Correspondant)