Le Premier ministre Ousmane Sonko a répondu à une demande pressante de la diaspora. Lors de la présentation du Plan de Redressement Économique et Social, ce jeudi 1ᵉʳ août 2025, il a annoncé le relèvement de la limite d’âge des véhicules d’occasion importés au Sénégal. Désormais, les voitures âgées jusqu’à 10 ans seront autorisées à entrer sur le territoire national.
Cette mesure marque un assouplissement notable de la réglementation en vigueur, qui fixait jusqu’ici la limite à 8 ans. Ousmane Sonko a également élargi cette réforme aux véhicules utilitaires et camions, portant leur limite d’âge de 10 à 15 ans. « Nous avons entendu les automobilistes, les importateurs et les citoyens. Cette décision vise à élargir l’accès à des véhicules abordables pour les Sénégalais, sans compromettre l’intérêt général », a déclaré le Premier ministre.
Cette réforme ne tombe pas du ciel. Elle répond à un combat de longue date, porté notamment par des élus de la diaspora comme feu le député Nango Seck, fervent défenseur d’une libéralisation du marché des véhicules d’occasion. « Il ne doit plus y avoir même de limitation de l’âge des véhicules importés. Seul le paiement des droits de douane et une visite technique valable doivent suffire », avait-il déclaré, appelant à une réglementation plus souple et adaptée au pouvoir d’achat des ménages. En revenant à un plafond de 10 ans, Ousmane Sonko concrétise en partie ce plaidoyer, dans un contexte économique où de nombreux ménages peinent à accéder à un moyen de transport personnel.
Un virage par rapport aux anciens régimes
Historiquement, la réglementation a fluctué. En 2000, Abdoulaye Wade avait drastiquement limité l’âge des véhicules importés à 5 ans. En 2012, Macky Sall avait relevé la limite à 8 ans, avant de revenir en arrière en 2019, en abaissant à nouveau la limite à 5 ans, puis en la rétablissant à 8 ans sous la pression populaire. Avec cette nouvelle orientation, le gouvernement de Sonko rompt avec les revirements du passé et affirme une volonté claire de stabilité et de proximité avec les préoccupations sociales.
L’annonce du Premier ministre a été largement saluée par les professionnels du secteur automobile. Pour les importateurs, transporteurs et revendeurs, cette mesure représente un soulagement majeur. Elle permet d’ouvrir le marché à une offre plus diversifiée, plus accessible, et de réduire les coûts pour les consommateurs. En relâchant la pression sur l’importation, le gouvernement espère relancer un marché freiné par des années de réglementation restrictive, et répondre aux besoins de mobilité des classes moyennes et populaires.
Une décision alignée sur la justice sociale
Ce geste s’inscrit pleinement dans la logique de gouvernance sociale du nouveau régime, qui affiche une volonté d’adapter les politiques publiques aux réalités vécues par les Sénégalais. En conciliant souplesse réglementaire, impact économique et justice sociale, le gouvernement fait un pas fort vers une économie plus inclusive.« Cette mesure ne concerne pas seulement les voitures. Elle concerne le quotidien de milliers de familles, d’artisans, de travailleurs et de jeunes entrepreneurs », a confié un professionnel du secteur à la sortie de la cérémonie.
Cheikh Gora DIOP