ROSS BETHIO – L’ouverture de « Saf Ingrédients » est bonne nouvelle pour les producteurs de la zone, soulagés de disposer maintenant d’une telle unité dans la Vallée. « C’est un énorme soulagement d’avoir une usine dans cette zone. Nous saluons vraiment ceux qui ont eu cette belle idée », s’est réjoui Boubacar Sall, président du collège des producteurs d’oignons du Sénégal.
Toutefois, il a invité l’État à accompagner les producteurs, afin qu’ils puissent écouler leurs produits, à des prix acceptables. « Nous sollicitons l’appui de l’État car tout le monde sait que pour avoir un kilo de poudre d’oignon, il faut 7 à 8 kg d’oignon frais. Mais c’est compliqué pour nous de vendre le kg à 110 FCfa ou à 105 FCfa. Il faudra un soutien qui va nous permettre de vendre au moins 150 FCfa le kg », a-t-il suggéré. Avec ses 22 communes, le département de Podor est l’un des gros producteurs d’oignons du pays. Mais les énormes pertes post-récolte minent les performances de la filière. Mais avec l’implantation de cette nouvelle usine, les producteurs espèrent que les pertes seront bientôt de mauvais souvenirs. D’une capacité de transformation de 35 à 40.000 tonnes par an, l’usine « Saf Ingrédient » va absorber une bonne partie de la production de la zone.
« Cela couvre une grande partie des pertes annuelles et c’est très important pour nous », a expliqué Boubacar Sall. Pour le président du collège des producteurs d’oignons, l’objectif d’autosuffisance alimentaire est bien réalisable. Il estime que le Pôle économique Nord a le potentiel pour y contribuer pleinement. Il souligne que la production du département en oignons couvre largement les besoins au niveau national. « Nous consommons 30.000 tonnes par mois et la production dépasse les 480.000 tonnes par an », a dit M. Sall qui reste convaincu que pour sauvegarder la production, « il faudra mettre en place des infrastructures pour le stockage des produits, mais aussi favoriser les exportations dans la sous-région ».
Par nos envoyés spéciaux Mamadou THIAM, Ibrahima MBAYE, Jeanne SAGNA (textes) et Moussa SOW (photos)