Le directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (Cdc) a visité, hier, mardi 19 août, l’usine textile Avci Global sise à Diamniadio. L’objectif est de poser les jalons d’un partenariat stratégique capable de créer des centaines d’emplois et de replacer le Sénégal sur la carte de l’industrialisation en Afrique de l’Ouest.
Le Sénégal rêve de réactiver la flamme de son industrialisation. Et c’est par le textile qu’il choisit de rallumer l’étincelle. En visite, hier, mardi 19 août, dans les locaux de l’usine Avci Global, située à Diamniadio, le directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (Cdc), Fadilou Keïta, a esquissé l’ambition de bâtir une filière textile nationale créatrice d’emplois et levier de souveraineté économique.
« Avec Avci, nous posons les bases d’une industrie textile nationale qui permettra non seulement de répondre aux besoins du marché intérieur, notamment pour les uniformes des forces de défense et de sécurité, mais aussi de créer de la valeur ajoutée à travers la transformation locale du coton », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de relancer le tissu industriel sénégalais. Actuellement, 230 emplois fixes sont déjà opérationnels dans l’usine. D’ici la fin de l’année, ce chiffre devrait atteindre 450 postes permanents. La projection va d’ailleurs bien au-delà. « À moyen terme, nous parlons de plusieurs milliers d’emplois, car le modèle sera dupliqué sur l’ensemble du territoire », a assuré M. Keïta.
Un modèle inspiré du Bénin
La démarche, a rappelé le Dg de la Cdc, s’inspire du succès observé au Bénin où une usine textile, financée par la Caisse des Dépôts locale, alimente, aujourd’hui, des géants du prêt-à-porter comme H&M ou Kiabi. Pour le Sénégal, l’ambition est double : produire et transformer le coton localement tout en positionnant le pays comme fournisseur compétitif sur le marché international du textile. « Le Sénégal dispose, lui aussi, d’atouts considérables. Nous avons la superficie nécessaire pour relancer la culture du coton et derrière, bâtir une chaîne de valeur intégrée », a expliqué Fadilou Keïta.
Au-delà des chiffres, l’enjeu est aussi humain. Le partenariat prévoit un important volet de formation destiné aux jeunes. « Ce projet, c’est aussi un pari sur notre jeunesse. En améliorant la qualification de la main-d’œuvre, nous créons une génération de techniciens et d’ouvriers spécialisés capables de soutenir l’essor industriel du pays », a-t-il insisté.
Cet aspect rejoint les priorités de l’Agenda national de Transformation qui met l’accent sur l’équité territoriale et le développement du capital humain. Le projet textile s’inscrit ainsi dans une dynamique plus large : celle de la diversification de l’économie et de la consolidation de son secteur privé. De plus, a poursuivi M. Keïta, la relance de l’industrie textile apparaît comme une véritable renaissance industrielle susceptible d’entraîner tout un écosystème : agriculture du coton, transport, logistique, services annexes. « La transformation locale augmente la valeur ajoutée, dope l’activité économique et génère plus d’emplois que la simple exportation de produits bruts », a expliqué le Dg de la Cdc.
Pathé NIANG