Le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage (MASAE) a présenté, lors de la réunion préparatoire du Conseil interministériel, les grandes orientations de la campagne de commercialisation 2025/2026. Un rapport dense qui met en avant des performances significatives, mais aussi des réformes urgentes pour stabiliser les différentes filières.
Les intrants mobilisés -plus de 120 000 tonnes d’urée, 160 000 tonnes de NPK et 75 000 tonnes de semences d’arachide- confirment l’ampleur du dispositif national. La digitalisation, déjà opérationnelle dans deux zones pilotes, a permis l’enrôlement de 55 000 producteurs, l’attribution de plus de 185 000 quotas et la traçabilité de 1,8 milliard FCFA de subventions, marquant un tournant majeur dans la gestion des intrants.

Concernant la filière arachide, malgré 155 697 tonnes collectées et 52 milliards mobilisés, les pertes, retards financiers et tensions sur les prix imposent une révision de l’accord-cadre avec le CNIA. Les besoins pour la nouvelle campagne dépassent 700 000 tonnes pour les industriels, transformateurs et exportateurs. Les discussions portent sur un prix plancher oscillant entre 200 et 250 FCFA/kg, tandis que les producteurs réclament un minimum de 305 FCFA.

Le rapport produit par les services du ministre Mabouba Diagne souligne également des avancées majeures dans les filières riz, maïs et coton. Les stocks de riz invendus ont été écoulés à 96 %, un modèle innovant dans le maïs pourrait réduire les importations de 20 %, et la filière coton s’oriente vers une production record de 25 643 tonnes.
En horticulture, les gels d’importations et la régulation des quotas ont permis de stabiliser le marché intérieur, avec des productions record d’oignon, de pomme de terre, de carotte et de banane.

Le ministre recommande l’apurement rapide des arriérés, l’accélération de la collecte arachidière, la généralisation de la contractualisation et un investissement accru dans les infrastructures de stockage. Une stratégie ambitieuse qui confirme la volonté du Sénégal de consolider durablement sa souveraineté alimentaire.

Cheikh Tidiane NDIAYE


