Le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé hier le lancement de la deuxième édition du Forum Invest in Sénégal (Fii Sénégal). À cet effet, il a réitéré les ambitions d’un Sénégal attractif porté par « l’ambitieux agenda 2050 » et des réformes permettant d’améliorer le climat des affaires.
L’Agence de promotion des investissements et des grands travaux (Apix) a organisé hier le lancement de deuxième édition du Forum Invest in Sénégal « Fii Sénégal ». L’événement a été présidé par le Premier ministre Ousmane Sonko. Selon lui, le Sénégal reste aujourd’hui, un pays attractif pour qui les investisseurs présentent énormément d’intérêt. « J’en ai reçu énormément ces douze derniers mois venant de tous les continents, de toutes les nationalités et qui sont venus réitérer l’intérêt pour le Sénégal, qui est le seul pays, qui présente un certain nombre d’atouts », a exprimé le Premier ministre. À ses yeux, dans ce contexte, le pays a les capacités et les moyens de compter d’abord et principalement sur les ressources propres.
« Notre combat politique pendant dix ans a été de dire que le développement doit être d’abord et surtout endogène, dans son financement, dans ses déclinaisons, mais également dans la participation citoyenne. C’est aujourd’hui ces idées que nous expérimentons », a souligné le chef du gouvernement. Pour lui, le pays a su rester debout malgré l’absence de décaissement du Fonds monétaire international (Fmi).
Pour le Premier ministre, l’heure est à la mise en œuvre de l’Agenda 2050 en faisant en sorte que le secteur privé puisse entièrement jouer son rôle, car à ses yeux, l’actuel gouvernement lui a toujours accordé la place qu’elle mérite. Une manière à ses yeux, de faire profiter au pays de l’ensemble de ses potentialités. « Le Sénégal est accueillant. Je n’ai pas besoin de revenir sur tout ce qui a été dit. Il est plus qu’accueillant de part sa position démographique, sa stabilité politique, sa sécurité dans tout son espace à l’intérieur de ses frontières. Mais aujourd’hui il faut travailler à éliminer les risques », a déclaré Ousmane Sonko. Ces risques à ses yeux sont d’abord sécuritaires.
Parachever les réformes
« Je ne vais pas continuer à insister sur nos atouts. Ce qui est important, c’est également de lever les derniers risques ou les facteurs risques. Les risques sécuritaires ne se posent pas par rapport à ce pays. Nous sommes très solidaires de tous nos voisins qui sont confrontés aujourd’hui à ces problèmes sécuritaires, mais nous continuons d’arrache pied, à travailler, à renforcer les capacités sécuritaires de ce pays de sorte qu’aucun risque ne puisse venir perturber la stabilité de nos concitoyens, mais également des étrangers qui vivent dans ce pays », a-t-il soutenu. L’autre défi, dit-il, est la stabilité politique.
À ce niveau, le chef du gouvernement considère que tout sera mis en œuvre pour éviter les tensions préélectorales. « Les risques politiques n’existent pas au Sénégal. Mais l’approche des élections, constitue les moments rares où il y a quand même des rumeurs au Sénégal qu’il n’y a pas de stabilité. Je l’ai déjà dit, le Sénégal n’a pas de problèmes politiques, puisque ses rumeurs, qui à présent étaient relativement contenues, ont permis de continuer à avoir des alternances démocratiques au Sénégal, ce qui peut paraître un exploit dans le contexte que nous connaissons en Afrique généralement », a-t-il cité en exemple. Ainsi pour maintenir cette stabilité qui garantit la compétitivité et l’attractivité, le gouvernement va garantir les élections les plus inclusives et les plus transparentes possibles.
Parmi les défis à relever, estime Ousmane Sonko, il y a la poursuite des réformes afin d’améliorer davantage le climat des affaires. « La réforme du Code général des impôts est impulsée à partir de ce niveau politique. Parce que pour nous, les réformes doivent s’inspirer d’une vision politique. L’aspect technique vient en appoint. Et c’est pourquoi nous avons, nous-mêmes supervisé toutes les réformes. La réforme du Code général des impôts est une réforme importante », a dit M. Sonko. L’autre combat à mener pour lui, est l’élimination des exonérations fiscales. Car, il considère qu’il est inimaginable que dans les secteurs productifs, extractifs, tels que les secteurs miniers, les cimentiers, etc., qu’en phase d’exploitation, sur 20 ans, 25 ans, 30 ans, les entreprises puissent continuer à bénéficier des exonérations.
« Ce sont des centaines de milliards qui ont été compromis et qui auraient pu renforcer les capacités d’action de l’État. La réforme foncière me semble être l’une des choses les plus importantes et dont on parle très peu. Et nous allons, bien étudier les termes de référence. Je crois que pour les acteurs privés, le régime foncier est extrêmement importante ça permet la possession, ça permet également de pouvoir traiter avec les institutions financières », explique Ousmane Sonko. Cette tendance d’après lui, sera accompagnée par une territorialisation des politiques publiques afin d’avoir plus d’investissements hors du triangle Dakar-Mbour-Thiès.
Demba DIENG