MABOUBA DIAGNE, MINISTRE DE L’ÉLEVAGE

« Je suis pour l’augmentation des taxes sur le lait importé » (4/5)

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S’achemine-t-on vers l’augmentation des taxes sur le lait importé ? Le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage n’est pas catégorique. Mais Mabouba Diagne se dit favorable à cette éventuelle mesure afin de valoriser la production locale. Joint par téléphone, le ministre ajoute : « Je suis pour, parce que cela va inciter les gens à faire du lait localement. Nous allons augmenter les taxes si les industriels n’investissent pas dans la production de lait locale ».

D’après Ousmane Ndiaye, président du Comité ad hoc chargé de conduire le processus de mise en place de l’interprofession laitière du Sénégal, le lait local ne paie pas la Tva. En plus, depuis son adoption par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) en 2007, puis par la Cedeao en 2013, le niveau du Tarif extérieur commun (Tec) pour la poudre de lait et les poudres lactées en conditionnement de plus de 25 kg, s’est établi à seulement 5 % du prix Caf. « Le Tec taxe à 5 % le lait en poudre importé. C’est extrêmement faible. Cela compromet la compétitivité du lait local », regrette M. Ndiaye. Une première décision gouvernementale a soulagé les acteurs laitiers avec l’exonération de la Tva sur le lait pasteurisé produit au Sénégal, entrée en vigueur en février 2019. Une piste pour faire baisser les coûts de production pourrait être la mise en place d’un régime de subventions aux tarifs de l’énergie. Une piste sur laquelle la tutelle réfléchie.

Pour Ousmane Ndiaye, l’élevage extensif fournit plus de 85 % de la production nationale en lait et viande. Donc, il doit être érigé en priorité dans la politique de développement de la filière. « Ce n’est pas le système intensif qui doit être mis en avant. Il ne fait pas plus de 15 % de la production nationale. Nous devons mettre l’accent sur le système semi intensif et extensif afin de le rendre plus dynamique », a-t-il exposé. Pour le développement de la filière, Mabouba Diagne estime qu’il faut s’appuyer sur 3 leviers : l’élevage intensif, un mixte entre l’intensif et l’extensif. Le ministre met le curseur sur l’intensif mais à l’échelle industrielle. « Le Sénégal dépense 65 milliards de FCFA par an pour importer du lait, l’équivalent de 300 millions de litres. Avec cette quantité, si on avait 55.000 vaches croisées plusieurs fois, elles peuvent rapporter 15 litres par jour. On aura besoin de 20.000 hectares d’ensilage pour nourrir ces 55.000 vaches et on n’importera plus de lait. On ne peut pas me dire que les éleveurs n’ont pas 55.000 vaches. Si cela n’existe pas, on va continuer à importer. A cela, s’ajoutent la facilité et la paresse de l’importation. C’est là où l’Etat doit être fort. Nous allons vivre des moments de transition et le lait va manquer. Mais on va s’en sortir », a théorisé le ministre de l’Élevage.

D’après la Direction de l’élevage, le pays compte 3,9 millions de bovins avec lesquels 70 % de femelles, dont la moitié est en âge de produire du lait. Donc, le Sénégal a les capacités d’être autosuffisant. Mais le problème est ailleurs.

Lire aussi : Le Sénégal 2e plus grand importateur de lait en Afrique de l’Ouest (3/5)

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