Une décennie après la mise en œuvre du Pôle urbain, la Délégation générale à la promotion des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (Dgpu) a organisé, le jeudi 19 juin 2025, au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad), la première édition de la Journée des pôles.
L’objectif de cette rencontre a été de partager avec l’ensemble des parties prenantes le Plan stratégique de développement du pôle urbain 2025-2029, mais également de discuter avec les partenaires des attentes par rapport aux Pôles et d’aligner la stratégie du Pôle avec le nouveau référentiel.
Un parterre d’autorités publiques (le ministre d’État Ahmadou Al Aminou LO, le secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Logement, Momath Talla Ndao, les directeurs généraux, des promoteurs, des maires et partenaires) a pris part à la journée dédiée aux Pôles. Cette rencontre placée sous le thème « Vers des villes nouvelles, intelligentes et inclusives : les leçons apprises des Pôles urbains de Diamniadio et du Lac rose » a été l’occasion pour les acteurs de brandir les résultats obtenus depuis lors, mais aussi d’apporter des critiques positives dans le but d’une amélioration des missions spécifiques.
Prononçant le discours d’ouverture, le délégué général, Bara Diouf, a mis en exergue l’importance et le développement des Pôles face au contexte actuel marqué, d’une part, par l’urbanisation rapide de Dakar et ses innombrables contraintes, mais également devant l’ambition stratégique de bâtir un nouveau modèle de développement territorial, d’autre part.
« Le Pôle urbain de Diamniadio, tout comme celui du Lac Rose, incarne cette volonté de rompre avec l’anarchie urbaine, pour offrir des villes connectées, inclusives, écologiques et économiquement viables », martèle-t-il. Pour ce qui est du Pôle urbain de Diamniadio, le délégué général estime que celui-ci est en train de devenir le noyau d’une nouvelle centralité métropolitaine, à quelques encablures de Dakar.
« Diamniadio n’est pas un chantier comme les autres. C’est un laboratoire de la ville africaine de demain, avec des infrastructures modernes, une logique de Pôles économiques, un centre de conférences international, des espaces administratifs intégrés, et des logements, des services intelligents, des technologies vertes, et une gouvernance territoriale innovante », souligne-t-il.
À l’instar de Diamniadio, Bara Diouf note que le Pôle urbain du lac Rose s’inscrit dans une logique différente, mais tout aussi stratégique. « Il dessine une autre facette de cette ambition : une ville douce, tournée vers l’écotourisme, l’agro-industrie, la résilience écologique et la qualité de vie », précise-t-il.
Un riche panel sur la dynamique, les enjeux et les défis des Pôles s’en est suivi. Il a été animé par Seydou Sy SALL, administrateur général d’Africa Smart Cities.
Parmi les panélistes, Ahmadou Al Aminou LO, ministre auprès du Président de la République chargé du Suivi, du Pilotage et de l’Evaluation de l’Agenda national de transformation « Sénégal 2050 », a axé sa contribution à la réflexion sur l’axe « Aménagement et développement durables » du nouveau référentiel, notamment avec l’essor des pôles territoires. Il a surtout insisté sur le renforcement de l’approche territorialisée. Momar Talla NDAO, secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Logement, dans sa réflexion, analyse la contribution des Villes nouvelles et des Pôles urbains à la réponse aux besoins croissants en logements, notamment dans un contexte de forte pression démographique et d’urbanisation accélérée au Sénégal. Selon lui, le taux d’urbanisation a atteint 54,7 % au Sénégal et devrait être à plus de 60 % en 2030. Sur ce, il préconise le développement d’une politique ambitieuse reposant sur une planification urbaine, sur la régularisation, sur la digitalisation et une approche synergique avec les collectivités territoriales.
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LE PLAN STRATÉGIQUE DE DÉVELOPPEMENT DE LA DGPU 2025-2029
Un budget indicatif de près de 245 milliards de FCfa
Dix ans après sa mise en œuvre, la ville nouvelle qui conjugue harmonieusement les infrastructures administratives, résidentielles, numériques, éducatives, hôtelières, sanitaires, diplomatiques, le bilan sur l’évaluation des politiques menées jusque-là révèle : sur les projets identifiés, 16 % ont été achevés, 42 % ont démarré et sont en cours d’achèvement, 41 % n’ont pas encore démarré.
Pour les projets non encore entamés, le délégué général précise que les blocages ont été identifiés et que des solutions vont être apportées pour diligenter le processus. Toujours dans le sillage des réalisations, le tableau de bord indique que 26 % ont été faites dans les secteurs des équipements et des services publics, 36 % dans le secteur résidentiel, 34 % dans le domaine du développement économique, 4 % dans les services techniques et 1 % pour les espaces publics. Pour la bonne exécution de ce Plan stratégique de développement, la Dgpu table sur un budget de 244,919 milliards et, pour la mobilisation de ces importantes ressources, elle compte sur l’apport des partenaires financiers et techniques à hauteur de près de 90 % des financements.
Ce budget va servir à financer des projets tels que les équipements publics (5,4 milliards de FCfa), l’aménagement du réseau des VRD (214 milliards FCfa), le Smart City (444 millions de FCfa) et le renforcement des moyens logistiques (390 millions de FCfa). Deux évaluations externes sont prévues, à mi-parcours en juin 2027 et à la fin en octobre 2029.