LAIT LOCAL

La filière dans la période des vaches maigres (1/5)

PARTAGEZ CET ARTICLE SUR LES RÉSEAUX
Facebook
X
LinkedIn
WhatsApp
Telegram
Email

A l’heure de l’objectif proclamé de la souveraineté alimentaire, le lait local fait face à nombreux défis qui plombent son essor. Avec près de 4 millions de bovins au Sénégal, la filière, dominée par l’élevage extensif (pastoralisme), subit la loi des importations de l’Union européenne. Les acteurs inquiets, livrent des pistes de solutions alors que le ministre de l’Elevage se dit favorable à une augmentation des taxes sur le lait importé.

Dossier réalisé par Babacar Guèye DIOP

Au Sénégal, le secteur l’élevage contribue officiellement pour 3,8 % au Produit intérieur brut (Pib) national et pour 25 % au Pib du secteur primaire (agriculture, pêche et élevage) malgré la faiblesse des investissements publics. Cette contribution est tirée par la production de viande et de lait. S’agissant de cette dernière filière, sa production est passée de 228 millions de litres en 2010 à 249 millions de litres en 2018 (en moyenne annuelle 233,8 millions de litres sur la période 2014 – 2018) pour un objectif de 277 millions de litres, d’après une note du Bureau opérationnel de coordination et de suivi des projets et programmes. La non-atteinte de cet objectif s’explique par l’impact négatif des aléas climatiques sur les élevages laitiers de type pastoraux (pertes non négligeables d’animaux) et de la persistance des maladies d’origine alimentaire occasionnant des mortalités chez les veaux et les vaches à haut potentiel génétique. « Il faut que l’alimentation soit disponible parce que cela nous permet de maintenir la santé des vaches. Il faut aussi voir comment l’on peut améliorer la production des races locales », indique Ismaïla Sow, président du Conseil national des éleveurs.

Au Sénégal, le système d’élevage prédominant est le pastoralisme, c’est-à-dire un élevage de type mobile, fondé sur une dépendance étroite à l’égard des ressources naturelles. Il est pratiqué par des exploitations familiales qui peuplent généralement des zones enclavées. À cause de multiples contraintes, ces acteurs sont souvent exclus des filières formelles, surtout pour ce qui est de la commercialisation du lait. Au moment où les fermes industriels de lait tirent 20 à 25 litres de chaque vache, eux font au plus 3 litres par tête. « L’alimentation des vaches après la saison des pluies est le principal défi, en plus de la nourriture, l’habitat et la santé des bêtes. Si tous ces facteurs sont réunis, on aura du lait en quantité suffisante », assure Dieynaba Sidibé, présidente du Directoire national des femmes en élevage du Sénégal (Dinfel) »

Aujourd’hui, le Sénégal fait face à de nombreux défis dans la filière. Il s’agit de l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des filières animales, de la création d’un environnement favorable au développement des systèmes d’élevage, du renforcement des infrastructures de transformation, de conservation et de commercialisation de la production animale avec une meilleure intégration dans la filière industrielle. De plus, le pays doit viser une meilleure structuration des segments industriels et familiaux des filières de lait local, bétail-viande et aviculture, ainsi que des cuirs et peaux. « Il faut mettre une politique qui tend à accompagner les éleveurs. Ainsi, ils auront des zones de pâturage qui permettront aux troupeaux de pouvoir bien se nourrir. Dans ces zones, on doit avoir des aliments concentrés et de culture comme les fruits de « kadd » afin que les animaux puissent avoir une alimentation de qualité, une bonne santé et une eau saine », préconise M. Sow.

À lire aussi
NE MANQUEZ RIEN!
ENQUÊTES
ANNONCEURS
Votre publicité ici

Vous voulez atteindre une audience ciblée et engagée ? Placez vos bannières publicitaires sur notre site

Indiquez vos informations
Mot de passe oublié
Veuillez entrer votre adresse e-mail ou votre nom d'utilisateur ci-dessous.
 
Mot de passe perdu ?
Votre demande a été transmise avec succès

Nous allons traiter votre demandes dans les meilleurs délais.
L’équipe du Journal Le Soleil

Votre demande a été transmise avec succès

Nous allons en prendre connaissance et vous répondre dans les meilleurs délais.

L’équipe du journal Le Soleil

Indiquez vos informations