Présent à Dubaï dans le cadre des Journées pétrole qui réunissent une dizaine de pays africains producteurs, le ministre congolais des Hydrocarbures a affiché les ambitions de ce géant pour mieux valoriser son potentiel énergétique.
Seydou KA (envoyé spécial à Dubaï)
Qualifiée généralement de scandale minier en raison de ses riches gisements en terres rares, la République Démocratique du Congo (Rdc) veut valoriser son potentiel en hydrocarbures. C’est ainsi que le pays a lancé en 2022 un appel d’offres sur 27 blocs pétroliers. « Lors de cette première expérience, il nous a été rappelé que notre code pétrolier avait beaucoup d’incohérences, qu’il n’était pas assez attractif. C’est pourquoi, nous avons élaboré un nouveau code qui cherche à réconcilier l’attractivité pour les investisseurs, les bénéfices pour l’Etat et les populations locales », explique le ministre congolais des Hydrocarbures, Didier Molendo Sakombi. Il prenait part, ce vendredi 30 mai, à la clôture de la 3ème édition des Journées pétrole à Dubaï. Ce forum organisé par le cabinet 3M-Partners & Conseils vise à favoriser l’échange de bonnes pratiques entre pays africains producteurs d’hydrocarbures. « Pour nous, ce genre de forum est très important, car permettant de renforcer la capacité de nos équipes afin de mieux négocier et valoriser notre potentiel d’hydrocarbures », indique M. Sakombi. Le nouveau code en cours de finalisation vise à mieux sécuriser les investisseurs avec une fiscalité basée sur la production. Avec ce nouveau texte, M. Sakombi espère que la Rdc deviendra un pays plus attractif pour les investisseurs.
Ainsi, la Société nationale Rd-congolaise des hydrocarbures (SonatHydroc) s’est vu attribuée les blocs 1 et 2 du de la cuvette Albertine. Les autorités congolaises placent beaucoup d’espoirs sur ces blocs miroirs (qui font face) à ceux opérés par Cnooc (China National Offshore Oil Corporation) et Total en Ouganda dont les réserves sont estimées à 6 milliards de barils. « Pour répondre aux attentes des investisseurs, notamment en matière de fiscalité, nous avons mis ces deux blocs en faveur de la société nationale au travers d’un contrat de services prévoyant une cession de droits », explique Molendo Sakombi.
Malgré le contexte tendu à l’est du pays avec l’avancée du M23 qui a conquis une bonne partie de ce territoire avec le soutien du Rwanda, Kigali et Kinshasa poursuivent leurs discussions autour de leurs accords miniers avec des entreprises américaines, sous l’égide du département d’Etat. Interrogé sur ces négociations, le ministre congolais des Hydrocarbures s’est montré prudent, disant laisser à la présidence de la République et au ministre des Mines la primeur de se prononcer sur ces négociations.