Le projet « Gunge Mbay », en appui au Programme national de développement des Agropoles du Sénégal (Pndas), a lancé, hier, mardi 8 juillet, à Dakar, une charte en faveur des « Filières justes ». Ce concept vise à promouvoir une agriculture durable à travers une tarification raisonnable, respectueuse des producteurs et acceptable pour les clients sur toute la chaîne de valeur.
Promouvoir une agriculture durable et bénéfique aux paysans. C’est l’ambition poursuivie par le projet « Gunge Mbay » et le Programme national de développement des Agropoles du Sénégal (Pndas) à travers la charte « Filières justes » lancée, hier, mardi 8 juillet, lors d’un atelier à Dakar. Cette convention collective qui associe producteurs, industriels et entités étatiques vise à augmenter les revenus des producteurs locaux à travers des tarifs susceptibles de renforcer leurs activités. Cette initiative commerciale devrait permettre aux producteurs de vendre leurs produits à bon prix et aux clients de trouver les meilleurs produits à tarif raisonnable. L’idée étant de promouvoir l’agriculture locale, mais aussi le consommer local à travers des « Filières justes » qui engagent à la fois l’État et ses démembrements, les industriels et les consommateurs.
Cet accord, soutenu par l’Union européenne et l’Agence belge de coopération internationale (Enabel), appelle à un engagement commun pour la cause des producteurs locaux, d’une agriculture durable et du développement des pôles territoriaux. Les signataires de la charte « Filières justes Sénégal » s’engagent sur des clauses comme : « l’identification claire du caractère local (au moins 80 % « made in Sénégal ») ; un accord sur les dispositifs de gestion des volumes, des prix et de la qualité ; la définition du prix à travers des coûts de production, de la compétitivité, d’un prix pivot et du respect des volumes ; des délais de paiement courts ; la possibilité d’avenants afin de faire face aux situations instables et/ou exceptionnelles ».
Selon le président du Conseil national de concertation des ruraux (Cncr), Nadjirou Sall, la charte des « Filières justes » apparaît comme un outil indispensable pour développer l’agriculture sénégalaise. Dans la même veine, le directeur pays de l’Agence belge de coopération internationale, Abou El Mahassine Fassi-Fihri, a soutenu l’importance de la charte des « Filières justes ». Il a affirmé qu’acheter peut, dans une certaine mesure, constitue un acte de justice, une intention d’équité entre le cultivateur, le transformateur, le distributeur et le consommateur. « C’est précisément cela la charte des Filières justes », a-t-il expliqué.
Le premier signataire de cette charte en faveur de l’agriculture a été l’État du Sénégal, représenté par Alpha Ba, secrétaire d’État aux Coopératives et à l’Encadrement paysan. « Cette charte symbolise un pacte de confiance, un contrat social basé sur une idée claire et puissante : nul acteur de la chaîne ne doit être défavorisé. Chacun doit avoir la possibilité de vivre dignement de son travail », a-t-il dit. M. Bâ a, par ailleurs, soutenu que l’État du Sénégal se déclare garant de l’application totale et entière de la charte des « Filières justes ».
Assane FALL