Après Teranga Capital, We Fund, le Fonds islamique de relance et Oyass Capital, le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis) dispose désormais d’un nouveau véhicule financier : le Fonds pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique (Reef), doté d’une enveloppe de 135 milliards de FCfa.
En marge du Forum « Fii Sénégal» (7 et 8 octobre), le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis) a organisé une table ronde pour procéder au lancement officiel du Reef. Ce fonds sera administré par un gestionnaire indépendant, sélectionné à l’issue d’un appel d’offres et supervisé par un comité d’investissement incluant un membre indépendant.
Pour Lamine Cissé, représentant-résident de Africa climate foundation (Acf), il s’agit d’« une initiative décisive dans le financement de la transition énergétique ». Il a souligné :« Nous avons fait le pari d’un modèle juste et inclusif. Il s’agit de renforcer l’ensemble de l’écosystème pour une transition écologique réussie. »
De son côté, Mamadou Konaté, représentant du Global green growth institute (Gggi), a estimé que le Reef contribuera à promouvoir la gouvernance verte, car « il incarne avant tout un engagement collectif ». La coopération allemande figure parmi les partenaires du projet.
Son directeur, Josef Haider, également représentant des partenaires financiers, a rappelé que, dans un contexte où les énergies renouvelables constituent une alternative majeure, « la mise en place d’un fonds est essentielle pour accélérer la transition énergétique ». Il a ajouté que le secteur privé peut être un catalyseur du développement économique à travers une transition énergétique juste et durable.
La structuration d’un fonds est une tâche longue et complexe, qui nécessite une analyse approfondie pour en assurer l’attractivité. Le directeur général du Fonsis, Babacar Gning, a tenu à préciser que le Reef ne sera pas « un fonds de plus », mais un véritable catalyseur pour l’accès universel à l’électricité au Sénégal et dans l’espace Uemoa. « Depuis plus de dix ans, le Fonsis œuvre à transformer les ambitions nationales en projets structurés, en mobilisant des capitaux privés pour accélérer la croissance. Les quatre fonds précédents – We Fund, Oyass Capital, le Fonds islamique de relance et Teranga Capital – totalisent 130 millions d’euros, soit 85,2 milliards de FCfa », a-t-il rappelé. Selon lui, les défis restent considérables. « L’Afrique dispose du plus grand potentiel solaire au monde, mais ne représente que 3 % des capacités solaires installées. Le Reef constitue une excellente opportunité d’investissement, avec des impacts économiques majeurs. Il prévoit la production de 500 mégawatts d’énergie propre et la création de 5.000 emplois. C’est l’instrument financier de référence choisi par le ministère de l’Énergie pour canaliser les financements publics dans le cadre de la transition énergétique », a-t-il indiqué. La table ronde a été présidée par le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, qui a rappelé que le changement climatique est une réalité aux effets multiples. « Le Sénégal a choisi de ne pas être spectateur, mais acteur des solutions. Le fonds constitue un levier de croissance, de création d’emplois et de justice sociale », a déclaré le ministre. L’ambition est de porter la part des énergies renouvelables à 40 % du mix énergétique d’ici 2030.
Demba DIENG