Dans le Ferlo, le jujube constitue une source de revenus non négligeable pour les femmes. Toutefois, les transformatrices sollicitent un soutien accru de l’État afin de créer davantage de valeur ajoutée.
Dans le département de Linguère, la vente de jujube occupe une place importante dans les marchés hebdomadaires de la région, tels que Barkédji, Dodji, Linguère et Dahra. Les commerçantes y exposent les fruits dans des sacs ou des paniers. Fatoumata Penda Bâ, vendeuse de jujube au marché de Barkédji depuis plus de 10 ans, témoigne de la popularité de ce produit. Elle affirme que la vente de ce fruit génère un revenu régulier et contribue à dynamiser l’économie locale, surtout pendant la période de récolte. Toutefois, elle insiste sur la nécessité d’un accompagnement institutionnel pour assurer la pérennité de cette filière.
Oumou Sow, une autre commerçante de jujube, partage son expérience. Bien que le travail soit exigeant, surtout à cause du transport de charges lourdes, elle déclare que le commerce des fruits du jujubier a transformé sa vie. Grâce aux revenus qu’elle en tire, elle a pu réaliser plusieurs projets, dont une boutique dans son village. Selon elle, bien que les prix des fruits varient entre 1.000 FCfa par pot et 4.000 à 6.000 FCfa par sac, les conditions de travail pourraient être nettement améliorées avec un soutien logistique pour le transport des fruits. Transformation artisanale Au-delà de la vente en l’état, le jujube fait aussi l’objet d’une transformation artisanale dans le Ferlo.
Les femmes transformatrices de la région se consacrent à la fabrication de produits dérivés : confitures, huile de jujube, huiles cosmétiques et infusions. Aïssata Diop, transformatrice de fruits à Kamb, explique que bien que le travail soit pénible, elle parvient à subvenir à ses besoins grâce à cette activité. Cependant, elle souligne que des équipements modernes, comme des gants adaptés et des pulvérisateurs, seraient d’un grand secours pour améliorer les conditions de travail et la productivité. Les fruits sont lavés, triés, puis transformés en confitures concentrées, conditionnées dans des pots vendus entre 1.000 et 5.000 FCfa. Cependant, les transformatrices, à l’instar de Khady Sow de Linguère, doivent faire face à plusieurs obstacles.
L’utilisation d’équipements rudimentaires, comme les marmites traditionnelles et des gants de fortune, entraîne une augmentation des coûts de production. De plus, la commercialisation des produits transformés reste parfois lente, car la demande fluctue selon les saisons. Les femmes du Ferlo plaident donc pour un soutien renforcé de l’État, notamment sous forme de matériels de transformation modernes, afin d’améliorer la qualité des produits et d’augmenter leur compétitivité sur le marché.
Abdoulaye SADIO (Correspondant)